> René Jam, vous êtes inspecteur d'académie-inspecteur pédagogique régional honoraire et co-organisateur des rencontres « Eau pour tous eau en partage », en quoi cet événement éducatif est-il précieux pour des scolaires aujourd'hui?Faire l'expérience, sur une année d'un projet coopératif qui révèle que l'on réussit mieux à plusieurs que seul contre tous est une antidote précieuse et essentielle au monde compétitif qui est le nôtre aujourd'hui et où l'autre est perçu comme un rival, voire un adversaire potentiel, plutôt que comme un partenaire. C'est travailler à l'émergence d'une "nouvelle conscience pour un temps en crise, vers une civilisation de l'empathie". > Dans le cadre de l’Année 2013 proclamée par l'UNESCO, Année Internationale de la coopération dans le domaine de l’eau, la manifestation « Eau pour tous eau en partage » relie éducation et coopération : cette initiative est-elle porteuse d’un avenir nouveau dans le champs du développement solidaire ?Respect de la vie, solidarité, responsabilité sont les valeurs fondatrices de la coopération. Nous sommes tous embarqués sur le même "vaisseau-terre" et c'est collectivement, respectueux des différences, que nous construirons ce mieux-vivre ensemble si impérieusement nécessaire aujourd'hui. > Vous avez co-fondé le mouvement « Eau Partagée » ancré dans le territoire des Maures et qui co-organisé cet événement : pouvez vous nous présenter les spécificités de cette démarche ?Il faut entendre par mouvement Eau partagée une dynamique conviviale qui oriente l'engagement et l'action de personnes réunies autour de cette conviction qu'une société meilleure est possible si nous sommes portés par une éthique du respect de la vie, des êtres - végétaux, animaux, hommes - et des choses. Le partage est le signe de cet engagement inter subjectif. > Vous avez énormément travaillé avec les écoles du territoire de la Corniche des Maures sur la sensibilisation à l’eau, en quoi cet élément est-il un support propice du point de vue pédagogique ?La symbolique de l'eau pour chacun d'entre nous est très forte et évoque tout naturellement la Vie. Faire l'expérience concrète avec les enfants des solidarités à l'échelle d'un bassin versant c'est découvrir qu'une causalité circulaire relie tous les éléments de notre environnement dans une interdépendance et dans une interaction étroites. C'est participer à la construction d'un nouvel outil de pensée, la pensée systémique ou complexe, qui pour Edgar Morin fonde la tâche essentielle de l'école si nous voulons répondre au défi de notre temps. Il est essentiel de préserver cette ressource éducative pour les enfants de notre territoire. > Beaucoup de chemin a été parcouru par l’initiative Eau Partagée, quels sont aujourd’hui vos objectifs et avec quels moyens travaillez-vous ?Le SIDECM a été le creuset de ce projet et de cette dynamique. Depuis quelques années l'association de l'eau partagée, prolonge et enrichi cette dynamique plus particulièrement dans le champs de l'éducation et de la santé. Aujourd'hui nous souhaitons persévérer dans le projet d'éducation pour la santé solidement ancré au Burkina Faso et partager notre expérience pédagogique de la "démarche-chemin" avec les parcs régionaux, le Domaine du Rayol, et toutes les initiatives qui concourent à structurer, sur notre territoire et au-delà, des ressources d'éducation et de formation en EEDD.