De la phénoménologie de la vie selon Michel Henry pour qui «la parole de la vie fonde la parole du monde». Le travail de Michel Henry est fondé sur la phénoménologie, qui est la science du phénomène. Le mot français "phénomène" vient du grec "phainomenon" qui désigne «ce qui se montre en venant dans la lumière». L'objet de la phénoménologie n’est cependant pas ce qui apparaît, telle chose ou tel phénomène particulier, mais l'acte même d'apparaître. Sa réflexion le conduit au renversement de la phénoménologie de Husserl, qui ne connaîtrait comme phénomène que l'apparaître du monde, c'est-à-dire l'extériorité. Michel Henry oppose à cette conception de la phénoménalité une phénoménologie radicale de la vie. Il définit la vie d'un point de vue phénoménologique comme ce qui possède la faculté et le pouvoir de «se sentir et de s'éprouver soi-même en tout point de son être». Pour lui, la vie est essentiellement force et affect, elle est par essence invisible, elle consiste en une pure épreuve de soi qui oscille en permanence entre la souffrance et la joie, elle est un passage toujours recommencé de la souffrance à la joie. La pensée n'est pour lui qu'un mode de la vie car ce n’est pas la pensée qui nous donne accès à la vie, mais c’est la vie qui permet à la pensée d’accéder à soi». Dans son immanence radicale l’épreuve de la vie est à l’origine de notre perception du réel, fondant toute représentation, toute objectivation du monde. Elle est à la racine de l’exigence éthique qui fonde notre capacité à mieux-vivre ensemble en société. Déficit éthique qui est actuellement au cœur de la crise de civilisation que nous vivons. De l'épistémologie, avec l'ouverture bachelardienne sur un creuset onirique et imaginaire de la connaissance objective, ouverture participant d’une épistémologie non réductrice qui enferme la connaissance dans les seuls filets de la raison. «Ce n’est pas parce que la montagne est verte ou la mer bleue que nous l’aimons, même si nous donnons ces raisons à notre attrait, c’est parce que quelque chose de nous, de nos souvenirs inconscients, en la mer bleue ou la montagne verte, trouve à se réincarner», nous dit Gaston Bachelard et il poursuit «ce n’est pas la connaissance du réel qui nous fait aimer passionnément le réel. C’est le sentiment qui est la valeur fondamentale et première». De la politiqueCelle-ci aspire, à l’instar d’Albert Camus, «à une république immanente, horizontale, contractuelle». Une politique nominaliste* qui refuse de faire primer l’idée, le concept, la théorie sur le réel et veut qu’on pense en homme d’action et que l’on agisse en homme de pensée, que l’on mesure et tempère à leur aune mutuelle l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité et vice et versa. «Nourrir d’action ses idées - et retour» nous dit M. Onfray dans sa belle biographie d’Albert Camus. …Camus qui disait «Oui» à la vie et «Non» à ce qui l’entrave. Si l’on commençait enfin à entendre ce qu’il a dit ? Puis à agir en regard de cette œuvre radicale - car c’est à vivre une vie philosophique qu’il nous invite».*La pensée Nominaliste : Doctrine qui, dans son acception traditionnelle, identifie le nom à un terme logique et admet que les idées générales ou plutôt que les idées universelles n’ont aucune réalité dans les choses elles-mêmes mais sont seulement des signes conventionnels qui tout au plus permettent d’assurer la communication de pensée. De la pédagogie différenciée Affirmant la priorité éducative et méthodologique du questionnement réflexif prolongeant l'immer-sion dans le réel vivant. • Offrir des «situations de vie» qui donnent sens aux apprentissages et promeuvent un «nouvel outil de pensée»: la pensée complexe ou systémique.• «Apprendre à penser et non quoi penser», offrant ainsi à chaque citoyen, jeune ou vieux, un statut «d’interlocuteur valable» dans la construction d’une société à-venir res-pectueuse de la vie, responsable et solidaire. • Former les futurs éducateurs à la médiation éducative par la «démache-chemin» et l’action partenariale mise en cohérence, pour participer à l’émergence d’une conscience collective et active des principes vivants de la Santé; santé mentale, biologique, culturelle, socio-économique…• Dans cette période de transition promouvoir une dynamique patrimoniale de «résilience locale» des territoires, tout en étant attentif au global et à l’universel… V. LES ANCRAGES PHILOSOPHIQUES ET SCIENTIFIQUES DU PROJET La démarche participative de l'eau partagée s’ancre dans différents champs et tout particulière-ment les champs : 1. De la phénoménologie de la vie selon Michel Henry pour qui « la parole de la vie fonde la parole du monde». Le travail de Michel Henry est fondé sur la phénoménologie, qui est la science du phénomène. Le mot français "phénomène" vient du grec "phainomenon" qui désigne « ce qui se montre en venant dans la lumière ». L'objet de la phénoménologie n’est cependant pas ce qui apparaît, telle chose ou tel phénomène particulier, mais l'acte même d'apparaître. Sa réflexion le conduit au renverse-ment de la phénoménologie de Husserl, qui ne connaîtrait comme phénomène que l'apparaître du monde, c'est-à-dire l'extériorité. Michel Henry oppose à cette conception de la phénoménalité une phénoménologie radicale de la vie. Il définit la vie d'un point de vue phénoménologique comme ce qui possède la faculté et le pouvoir de « se sentir et de s'éprouver soi-même en tout point de son être ». Pour lui, la vie est essentiellement force et affect, elle est par essence invisible, elle consis-te en une pure épreuve de soi qui oscille en permanence entre la souffrance et la joie, elle est un passage toujours recommencé de la souffrance à la joie. La pensée n'est pour lui qu'un mode de la vie car ce n’est pas la pensée qui nous donne accès à la vie, mais c’est la vie qui permet à la pensée d’accéder à soi». Dans son immanence radicale l’épreuve de la vie est à l’origine de notre perception du réel, fon-dant toute représentation, toute objectivation du monde. Elle est à la racine de l’exigence éthique qui fonde notre capacité à mieux-vivre ensemble en société. Déficit éthique qui est actuellement au cœur de la crise de civilisation que nous vivons. 2. De l'épistémologie, avec l'ouverture bachelardienne sur un creuset onirique et imaginaire de la connaissance objecti-ve, ouverture participant d’une épistémologie non réductrice qui enferme la connaissance dans les seuls filets de la raison. « Ce n’est pas parce que la montagne est verte ou la mer bleue que nous l’aimons, même si nous donnons ces raisons à notre attrait, c’est parce que quelque chose de nous, de nos souvenirs inconscients, en la mer bleue ou la montagne verte, trouve à se réincar-ner», nous dit Gaston Bachelard et il poursuit « ce n’est pas la connaissance du réel qui nous fait aimer passionnément le réel. C’est le sentiment qui est la valeur fondamentale et première». 3. De la politique Celle-ci aspire, à l’instar d’Albert Camus, «à une république immanente, horizontale, contractuelle. Une politique nominaliste qui refuse de faire primer l’idée, le concept, la théorie sur le réel et veut qu’on pense en homme d’action et que l’on agisse en homme de pensée, que l’on mesure et tem-père à leur aune mutuelle l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité et vice et versa. «Nourrir d’action ses idées – et retour» nous dit M. Onfray dans sa belle biographie d’Albert Ca-mus. …Camus qui disait « Oui » à la vie et « Non » à ce qui l’entrave. Si l’on commençait enfin à entendre ce qu’il a dit ? Puis à agir en regard de cette œuvre radicale – car c’est à vivre une vie philosophique qu’il nous invite ».