Je voudrais introduire la thématique de cette table ronde sur les enjeux de l’éducation à la coopération dans le domaine de l’eau, par cette interrogation de Michel Serres dans son dernier ouvrage «Biogée», qu’il définit comme : «La Vie, Bio, on le sait, habite la Terre et la Terre, Gé, se mêle à la Vie», ouvrage paru en 2010 : ... « L’homme occidental, animal haineux? Haine qui nous fait croire que le débat, la polémique et le combat font avancer les choses; que l’enfer, c’est les autres. Nous, sujets, avons-nous inventé des objets pour mieux les mépriser, les vaincre, les dominer, les haïr ? ... Puisque nous parlions de guerre, les vieux y tuent toujours les jeunes, les vieillards la déclare même pour ça. Au bout de tous les comptes, cette compétition est aussi dangereuse pour nous qu’une tentative de suicide à la roulette russe. Alors je propose de considérer l’autre, tout autre, les autres humains, mais aussi tous les êtres de la Biogée, ni comme des rivaux dans une course que la bête humaine remporte, mais va finir par perdre, ni comme adversaires au combat, mais comme symbiotes ou mutualistes : plus de guerre à mort, mais des échanges de service réciproques. Comment le contre peut-il se changer en pour ou avec ? Comment le courant, descendant, fatal, vers l’aval, peut-il, pour partie, remonter en amont ? ... Comment l’ordre invasif peut-il devenir dialogue réciproque ? Comment l’objet peut-il devenir sujet ? En suivant un temps nouveau pour nos refrains, tourbillons et ritournelles...» Ces rencontres se cloturaient par une Conférence d’Alexandre TAITHE, de la Fondation pour la recherche stratégique : « Quelle gouvernance pour l’eau douce ? » Les politiques de gestion de la ressource promues par les Organisations internationales ont le même but : appliquer le principe du développement durable à la gestion des ressources en eau. Il serait alors plus opportun de parler de gestion intégrée des ressources en eau en tant que bien public mondial, et non pas simplement de «l’eau». Pour conclure cette table ronde, je citerai à nouveau Michel Serres, citation qui me parait être une synthèse possible de nos échanges : ... « Passé une telle alliance entre nous, lion, et le monocellulaire, moucheron, ainsi feraient la femme et le mâle, la soeur et le frère, le fils et le père, ainsi se conduiraient l’étranger envers le naturel, le voyageur et l’arborigène, les humains avec les vivants et, réciproquement, le monde inerte pour les vivants et ceux-ci dans le premier. Nous ferions maison commune en Biogée, Où le contre alimenterait l’avec, en retour. Si nous apaisions ces intentions et ces images de combat, notre science changerait. Je veux rédiger ce traité de paix, ce pacte, au moins, de symbiose. Voilà longtemps que je l’appelle Contrat naturel. Le voici devenu fondement de savoir, de pratique et d’industrie». Ces rencontres se cloturaient par une Conférence d’Alexandre TAITHE, de la Fondation pour la recherche stratégique : « Quelle gouvernance pour l’eau douce ? » Les politiques de gestion de la ressource promues par les Organisations internationales ont le même but : appliquer le principe du développement durable à la gestion des ressources en eau. Il serait alors plus opportun de parler de gestion intégrée des ressources en eau en tant que bien public mondial, et non pas simplement de «l’eau».