> Pierre Marie Grondin, pouvez-vous nous présenter en quelques mots le Programme Solidarité Eau, dont vous êtes le directeur ? Le programme Solidarité Eau est une association qui existe depuis 1984 dont l’objet est de donner accès à l’eau et à l’assainissement à tous. C’est un réseau de plus de 15.000 membres dont Stéphane Hessel a longtemps été président et animé par une petite équipe de 13 personnes qui travaille à améliorer la coopération décentralisée et non gouvernementale dans le domaine de l’eau en apportant appui-conseil et informations sur les dernières actualités du secteur. > Dans le cadre de l’année 2013 Année Internationale de la coopération dans le domaine de l’eau, quelles sont les attentes que vous nourrissez quant à la manifestation « Eau pour tous, eau en partage » ? De rencontrer de nouveaux acteurs locaux convaincus de l’importance de la coopération dans le domaine de l’eau et de l’assainissement et de permettre ensuite à d’autres d’être en contact avec cette initiative rare qui mobilise tout une population sur les deux rives et ce depuis de très nombreuses années. >Le programme Solidarité Eau est un acteur national majeur de la coopération dans le domaine de l’eau et de l’assainissement en France, qu’essaierez-vous d’apporter lors de ces Rencontres « Eau pour tous eau en partage » ? Je souhaite apporter une ouverture vers d’autres expériences qui sont menées dans plusieurs villes et villages de France et qui méritent également d’être soutenues. Je souhaite ensuite montrer qu’il y a un ensemble de professionnels de l’eau mobilisables sur ces questions de l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous. Enfin je souhaiterais faire part du bilan que nous faisons chaque année de la coopération dans le domaine qui montre une croissance permanente des initiatives et une amélioration de leur qualité. >Vous qui avez une vision large des initiatives du secteur en France, comment jugez-vous le dynamisme du territoire de la Corniche des Maures en termes de coopération et d’éducation au développement dans le secteur de l’eau ? C’est un exemple à suivre dans la durée, le concept de développement de territoire à territoire dont chacun profite, l’accent mis sur l’ouverture, la tolérance et le respect mutuel notamment auprès des jeunes mais pas uniquement. Ce sont ces liens entre les hommes qui priment sur l’importance des montants engagés. >Le pS-Eau appuie et soutien de nombreuses initiatives des collectivités pour le développement de l’accès à l’eau et à l’assainissement : l’engagement des collectivités dans l’effort de coopération est-elle une spécificité française dans ce secteur ? Quel est son potentiel? C’est une spécificité française dont le potentiel maximum est loin d’être encore atteint. Pour l’instant ce sont seulement 150 à 200 collectivités et syndicats des eaux qui sont annuellement mobilisés. Bien sur certains de ces syndicats ou communautés urbaines représentent plusieurs dizaines de collectivités agglomérant plusieurs millions d’usagers mais il n’empêche qu’il en reste beaucoup à convaincre. Au pS-Eau nous croyons à la vertu de l’exemple de l’élu, du technicien qui a décidé de consacrer une partie de son temps de son énergie et de ses moyens à une cause qui n’est pas contestable ni d’ailleurs nulle part contestée. Actuellement ce sont déjà 30 millions d’Euros qui sont mobilisés chaque année et nous pensons que cette somme doublera dans les dix années à venir grâce à l’effet d’entraînement de la loi Oudin qui autorise les autorités gestionnaires de services à consacrer jusqu’à 1 % de leur recette à la solidarité.