Pour le DR. DAKUYO P. ZEHIRIN : « Le Burkina Faso, pays sahélien situé au cœur de l’Afrique de l’Ouest développe depuis quelques années une politique de promotion de la médecine traditionnelle. En effet, devant le coût de plus en plus élevé des produits pharmaceutiques d’importation et le faible pouvoir d’achat des populations, le Ministère de la santé du Burkina Faso a mis en place depuis 1985, une stratégie de valorisation de la médecine traditionnelle comme alternative au problème de médicaments qui se pose au niveau des formations sanitaires. Pour montrer sa ferme volonté de prise en compte effective de la médecine traditionnelle, il a été crée au ministère de la santé une Direction des services Pharmaceutiques et de la pharmacopée Traditionnelle. Cette Direction placée sous la responsabilité d’un pharmacien, a pour vocation essentielle d’asseoir une politique de la pharmacopée traditionnelle à travers tout le territoire national. La première mesure prise par la Direction de la pharmacopée Traditionnelle, est la mise en place de Cellules de Pharmacopée Traditionnelle. Ces Cellules animent les activités de dével- oppement de la PharmacopéeTraditionnelle au niveau de chaque Direction Régionale de la Santé. Des rencontres périodiques sont prévues en vue d’un échange d’expériences acquises sur le terrain. Il a été crée ensuite dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ainsi que dans d’autres villes du pays, des associations de traditherapeutes et d’herboristes. Des textes réglementant l’exercice de la Médecine Traditionnelle au Burkina Faso ont été élaborés par un groupe de Spécialistes composés de Juristes, Tradithérapeutes, Pharma- ciens, Médecins et agents d’autres ministères tel que le Ministère de la l’environnement, de l’Administration et de l’Information. » Environ 80 % de la population vivant en Afrique utilise la médecine traditionnelle pour les soins de santé, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Au Burkina Faso, en milieu rural, la médecine traditionnelle constitue très souvent le premier recours pour la majorité des patients. En milieu urbain, les patients ont l’habitude de consulter à la fois les agents de santé et les tradipraticiens de santé. En 2004, le ministre de la Santé, M. Alain YODA, a estimé le nombre total de tradip- raticiens sur l’ensemble du territoire national à 30 000 dont environ 3000 dans la ville de Ouagadougou, 1 500 à Bobo-Dioulasso et 600 dans chacune des autres provinces, soit un tradipraticien pour 500 habitants. Selon M.YODA, ces tradipraticiens traitent la plupart des maladies soignées par la médecine conventionnelle ; paludisme, hyperten- sion, hépatites virales, hémorroïdes, affections respiratoires aiguës, maladies diarrhéiques, drépanocytose, cancers, sinusites, épilepsie, rhumatismes articulaires, blennorragies,