Mise en synergie des ressources du projet. Tout naturellement, lorsque s’est posée, à l’ensemble des personnes présentes ce samedi 6 février 2010, la question de savoir quelle était la place de chacun dans ce projet et comment nous pouvions mobiliser à la fois les ressources humaines, matérielles, régle- mentaires et financières, les débats se sont animés et parfois se sont même crispés autour des actions dites de « sensibilisation » et celles plus spécifiquement définies comme « répressives». Chacun s’accordait pour tant à dire qu’il y avait un émiettement, une dispersion et un manque de coordination et de mise en cohérence des différentes actions d’éducation, de sensibilisation, d’enseignement, de formation... Nous est apparu, alors, de façon particulièrement évidente, que nous étions prisonniers de deux illusions de la pensée qui conduisent bien souvent les échanges, les plus sérieux et sincères qui soient, dans des impasses : - La première consiste à penser que le « mot est la chose », que lorsque nous disons « sensibilisation » tout le monde comprend la même chose, alors que bien souvent la représentation mentale des uns, autour de ce concept, est aux antipodes de celle des autres.  Il faut se pénétrer de cette réalité que « le mot, n’est pas la chose, la carte n’est pas le territoire*». Si nous voulons nous entendre pour construire un projet commun efficace il faut que nous prenions le temps de nous exprimer dans le respect du point de vue de l’autre (éthique du dialogue) et que nous cherchions à comprendre ce que l’autre veut dire, car ce qu’il dit est le produit de son vécu personnel et que c’est donc vrai pour lui. C’est à ce prix que le cahier de santé, nourri des expériences de chacun, pourra, en intégrant les données actuelles de la science sur ce que sont la bilharziose, la diarrhée, le paludisme, nous conduire à élaborer un contrat de santé, pour la famille, le quartier, l’école, le collège, le village... - La seconde illusion est de croire que « le tout est la somme des parties ».Cette illusion nous vient du mode de penser, très occidentalisé, qui a tendance à fragmenter le réel pour apprendre à le comprendre. C’est ainsi que cette approche rationaliste, analytique, qui a permis l’expansion de la science mais dans le même temps a conduit à une hyperspécialisation de tous les champs du savoir, nous fait perdre la perception globale des phénomènes, de la réalité vivante.