1991-2010, 20 ans du barrage de la Verne 20 ans du barrage de la Verne

Cela fait maintenant plus de vingt ans que le barrage de la Verne est installé dans le paysage du massif des Maures et qu’il alimente en eau l’ensemble des communes du golfe de Saint-Tropez. Cet ouvrage vous en raconte l’histoire passionnante et parfois passionnée, depuis la naissance de son projet jusqu’à aujourd’hui : les péripéties administratives qui ont retardé sa réalisation, la concertation avec les habitants du village aval de La Mole, son chantier de construction, sa jeunesse turbulente qui s’est assagie à l’âge adulte, les crues et les sécheresses qu’il a traversées, les actions d’éducation et de coopération qui ont pris naissance autour de lui…

Page 25 : 20 ans du barrage de la Verne

Pour un barrage poids en terre, le principal risque réside dans une submersion de la digue par une vague d’eau qui l’emporterait. C’est la raison pour laquelle tous les barrages de ce type sont équipés d’un évacuateur de crues latéral.Celui de la Verne a été très largement dimensionné et testé en modèle réduit pour absorber un débit supérieur à 400 mètres cubes (400 000 litres) par seconde qui représente, en termes de probabilités, le débit de la crue décamillénale. Alors que la plus forte crue instantanée mesurée dans la Verne n’a jamais dépassé les 100 mètres cubes par seconde. On notera qu’au cours des vingt années d’existence du barrage, le plus fort débit passé par l’évacuateur a été de l’ordre de 40 mètres cubes par seconde, à l’occasion de la crue du 17 mars 2011.  Les tests du modèle réduit en laboratoire ont montré que la lame d’eau de la crue décamillénale avait une hauteur de deux mètres alors que la revanche entre le seuil d’évacuation et la crête de la digue est de 4 mètres. Ce qui laisse encore une marge importante de deux mètres. Le deuxième risque est celui d’une infiltration d’eau à l’intérieur du noyau, que l’on dénomme phénomène de renard, et qui peut s’aggraver au fil du temps. Des instruments de mesures ont été installés au moment de la construction de l’ouvrage pour contrôler et suivre l’évolution de ces phénomènes hydrauliques. En premier, une trentaine de cellules de pression ont été positionnées au cœur du noyau et des remblais situés à son amont et son aval. Ils ont été reliés par des câbles à des boîtiers extérieurs qui permettent de mesurer les pressions internes de l’ouvrage. Des drains et des buses ont également été installés pour permettre de mesurer en neuf points différents les débits de fuite qui passent à travers et autour du barrage.Enfin, une vingtaine de forages tubés (piézomètres) ont été créés sur les rives et en pied aval du barrage pour y mesurer les niveaux de la nappe souterraine. Ces trois séries d’appareils sont contrôlés par les gardes du barrage une fois par semaine, soit deux fois plus souvent que ce qu’impose la réglementation. Toutes ces mesures sont transférées sur l’ordinateur du directeur du syndicat qui effectue un contrôle de premier niveau avant de les envoyer par internet à un organisme de contrôle extérieur*.Le troisième risque est celui de l’instabilité, voire de la rupture 
mécanique de l’ouvrage. Des plots et repères topographiques ont été mis en place à la construction pour permettre de suivre l’évolution des mouvements horizontaux et verticaux du remblai.* Ce contrôle externe a été assuré par le service d’auscultation d’EDF de 1993 à à 2008. 
Depuis cette date il est réalisé par la Société du Canal de Provence