Comme nous l’avons vu, c’est dans le projet même de barrage que les activités d’éducation trouvent leur source. Le barrage a vu passer plus de 20 000 élèves des écoles et collèges de la région qui ont sillonné la forêt de son bassin versant, cassé les roches de ses montagnes, pêché toutes sortes d’animaux, des plus petits aux plus gros, dans son lac et sa rivière, appris à nettoyer son eau dans une usine, se sont laissés porter par les cours d’eau jusqu’à la mer et par les nuages et l’imaginaire jusqu’au village sahélien de Markoye, au Burkina Faso.Le schéma général des journées (voir page précédente) montre que ces activités s’inscrivent dans les réalités vivantes des territoires du massif des Maures, dans le Var et de la région sahélienne de Markoye, au Burkina Faso. Grâce à une approche environnementale (systémique), les élèves étudient l’eau dans ses relations avec les minéraux (voir pop up "schéma du cycle de l'eau" p38 légende n°1), les végétaux (n°2), les animaux (n°6) et les humains (n°5). Ils explorent le bassin versant jusqu’au littoral marin (n°4) et découvrent les réalités de la vie quotidienne du village sahélien de Markoye (n°3) afin de mesurer les enjeux à la fois locaux et planétaires de la gestion de l’eau. Pour permettre au lecteur de bien appréhender la cohérence et l’originalité pédagogique du projet, il nous faut en préambule en décrire l’ancrage méthodologique. Ces activités s’inscrivent :- dans une dynamique vivante de confrontation au réel. C’est là sans doute le point fort du projet : offrir aux élèves des situations de vie dans lesquelles le contact avec le réel se fait prioritairement par leur sensibilité, leur affectivité, leurs émotions. Cette résonnance affective creuse et entretient le désir de comprendre et l’approfondissement intellectuel qu’il nécessite.- dans une dynamique coopérative. L’ensemble des acteurs se trouve mobilisé autour de l’expression des représentations mentales. La méthode originale utilisée, «la démarche chemin », permet une réelle prise en compte des différentes représentations mentales, seule capable de transformer les comportements dans une perspective éthique éco citoyenne : «l’élève apprend mieux avec les autres et pour les autres que seul contre les autres». - dans une dynamique partenariale, fondée sur un référent commun : la charte de l’eau partagée. Elle facilite la mise en synergie des compétences et des ressources des différents acteurs : éducation nationale, syndicat des eaux, office national des forêts, observatoire marin, syndicat de la Giscle, ONG partenaires. - dans une dynamique d’éthique éco citoyenne de solidarité Nord-Sud. En s’ouvrant à la découverte de la réalité d’un village du Sahel africain, elles permettent aux élèves de participer concrètement à des projets de coopération et de développement. Dans cette «autre éducation», on accompagne les enfants afin qu’ils découvrent en quoi les êtres et les choses, les êtres entre eux et avec le monde dont ils savent maintenant qu’ils font partie, sont profondément solidaires. Le véritable défi lancé à l’éducation du futur est de former des citoyens de la planète capables de comprendre ces nécessaires solidarités pour que leur avenir reste durable.