Le barrage de la Verne, on l’a vu, est venu compléter à point nommé les ressources en eau des nappes souterraines et du Verdon. Cette politique de diversification des ressources a grandement sécurisé l’alimentation en eau du territoire du Syndicat. Depuis sa création, le barrage a fourni plus de 100 millions de mètres cubes à notre région et lui a permis d’affronter le long épisode de sécheresse 2002-2008 sans encombre. Grâce à une gestion prévisionnelle et coordonnée de ses trois ressources, le SIDECM a pu préserver les nappes alluviales du risque de pollution par le sel et assurer leur pérennité. Le premier outil de préservation des ressources est réglementaire, car la loi impose que tous les points d’eau destinés à l’alimentation en eau potable des populations soient dotés de périmètres de protection de leurs captages.L’arrêté préfectoral du 30 avril 1986 a délimité 3 grandes zones :1) Les périmètres de protection immédiate à l’intérieur desquels toutes les activités sont interdites. Le Sidecm a acquis les terrains inclus dans ces périmètres en pleine propriété et les a clôturés.2) Les périmètres de protection rapprochée à l’intérieur desquels les activités sont soumises à un contrôle et d’éventuelles autorisations afin de s’assurer qu’elles ne présentent pas de risque de pollution pour la nappe. Les dépôts d’ordures et de déchets y sont interdits, ainsi que le pacage des animaux. L’utilisation des engrais et pesticides y est limitée et toutes les activités nouvelles sont soumises à l’avis des services de l’Etat. 3) Les périmètres de protection éloignée à l’intérieur desquels un certain nombre d’activités un certain nombre d’activités nouvelles présentant un risque sont soumises à l’avis préalable des services de l’Etat. L’ensemble de ces règles propres à chacune des zones a été notifiée à l’ensemble des propriétaires concernés. Mais au fil des ans, elles se sont avérées insuffisantes face au développement de certaines activités qui menacent les nappes de pollution : extractions de terre végétale, enfouissement de déchets non contrôlés, multiplication des captages privés… C’est la raison pour laquelle le SIDECM s’est engagé dans une procédure de révision de ces périmètres destinée à renforcer les mesures de protection : extension du périmètre de protection rapprochée dans la vallée de La Mole, requalification du périmètre éloigné aval de la Giscle en périmètre rapproché, interdiction de tout nouveau forage dans les périmètres rapprochés…A côté de cela, le SIDECM vient d’engager une étude «volumes prélevables et ressources stratégiques» destinée à quantifier les débits qui pourront être prélevés dans les nappes en tenant compte des besoins propres du milieu naturel.Le barrage de la Verne est lui aussi bordé de périmètres de protection dont les règles sont extrêmement strictes, puisque en dehors de la randonnée à pied, à vélo ou à cheval, toutes les activités sont interdites sur son pourtour, y compris la baignade et la pêche(1). Par chance pour la qualité de l’eau, l’ensemble du bassin versant est recouvert d’immenses forêts propriétés de l’O.N.F. Subsiste le risque incendie pour lequel le SIDECM a fait réaliser une étude spécifique destinée à mesurer les conséquences qu’il aurait sur la qualité de l’eau. Compte tenu du risque de dégradation de la qualité de l’eau brute, il s’est engagé aux côtés du SIVOM du Pays des Maures dans la réalisation et l’entretien d’ouvrages de prévention et de lutte contre les incendies qui concernent le bassin versant de la Verne mais qui s’inscrivent dans un plan d’aménagement forestier plus large à l’échelle du massif des Maures. (1) voir l’interview de Georges Olivari dans le pop up "Paroles d'expert" en page 30.