1991-2010, 20 ans du barrage de la Verne 20 ans du barrage de la Verne

Cela fait maintenant plus de vingt ans que le barrage de la Verne est installé dans le paysage du massif des Maures et qu’il alimente en eau l’ensemble des communes du golfe de Saint-Tropez. Cet ouvrage vous en raconte l’histoire passionnante et parfois passionnée, depuis la naissance de son projet jusqu’à aujourd’hui : les péripéties administratives qui ont retardé sa réalisation, la concertation avec les habitants du village aval de La Mole, son chantier de construction, sa jeunesse turbulente qui s’est assagie à l’âge adulte, les crues et les sécheresses qu’il a traversées, les actions d’éducation et de coopération qui ont pris naissance autour de lui…

Page 49 : 20 ans du barrage de la Verne

Comme on l‘a déjà  vu, ces actions de coopération sont étroitement imbriquées avec les actions d’éducation auprès des élèves de notre région. De la même manière, par isomorphisme, les projets de coopération engagés au Burkina Faso se font en relation permanent avec des actions d’éducation. Et depuis 2004, elles s’appuient sur la même démarche chemin qui, en prenant en compte les représentations mentales, les ressources et les contraintes locales, favorise la participation active des villageois. Au début des années 1990, sollicité par l’ONG Eau Vive, le SIDECM a participé au financement d’un puits aménagé dans la région du Bam, au centre du Burkina Faso. La réussite de ce premier projet a incité le SIDECM à poursuivre cette coopération avec Eau Vive et une ONG locale Opérations Oasis Saheliens (OOS), en s’engageant dans un ambitieux projet de reboisement et d’aménagement de points d’eau dans la région de Markoye, située à l’extrême Nord Est du Burkina Faso. Cette coopération se poursuit encore aujourd’hui avec l’aide précieuse des partenaires d’OOS : Badoun Sibiri et Ahmadou Mahamane. Des hectares de terrain ont été reboisés autour de la mare pour la protéger du comblement par les vents et l’érosion. En 1996, un groupe d’une dizaine de jeunes de la région de Cogolin ont participé à un chantier de reboisement dans le cadre d’un stage de formation aux métiers des espaces verts Les années qui ont suivi, des pompes ont été installées dans plusieurs villages, comme ici à Gangani et des réparateurs de pompes ont été formés.Le SIDECM a également appuyé le développement des cultures maraîchères en participant aux financements et à l’entretien de puits. A l’occasion de leur participation aux activités de l’eau partagée, les élèves d’une classe de technologie du collège Gérard Philippe de Cogolin ont réalisé un séchoir solaire pour permettre aux femmes du groupement maraîcher de Markoye de lyophiliser leurs légumes et les conditionner pour pouvoir aller les vendre sur des marchés extérieurs. Aux côtés de l’association «Les Amis du Sahel» un soutien décisif a été apporté à la réalisation d’un collège et au soutien matériel des écoles primaires. A la suite du colloque international pour une éducation éthique à l’eau organisé en 2003 sous le haut patronage de l’Unesco, le SIDECM est allé expérimenter la mise en œuvre de la démarche chemin à Markoye, pour tester sa capacité à s’adapter à un contexte en totale rupture avec la région des Maures. Plusieurs projets en ont émergé dans les  domaines de l’agriculture, de la santé, de la culture et de la communication. Pour l’agriculture, il s’agissait d’éloigner les cultures maraîchères des zones de décrue de la mare, car les années sèches, les puits peu profonds tarissaient trop vite et les années pluvieuses, les terrains restaient trop longtemps inondés et interdisaient la pratique de cette culture de contre saison. Avec les femmes du groupement maraîcher et les partenaires locaux, il fut décidé dans un premier temps d’expérimenter la pratique des cultures maraîchères autour du forage existant du collège, en l’équipant d’une pompe solaire, d’un château d’eau et d’un réseau d’irrigation au goutte à goutte. Passionnés par le projet, des élèves du collège de l’Assomption de Cogolin ont décidé de l’accompagner. Après trois ans de préparatifs, ils se sont rendus au Burkina Faso en février 2006 et travaillé aux côtés des villageois et collégiens de Markoye pour installer tous les équipements. L’expérience a été un vrai succès : carottes, choux, tomates, oignons ont très bien poussé et les femmes du maraîchage, surprises par la grosseur de leurs légumes, se sont rapidement familiarisé avec les techniques d’irrigation localisée. Forts de cette réussite, le maire de Markoye et le Président du SIDECM décident de passer à l’étape de la réalisation d’un grand jardin irrigué selon les mêmes techniques. Le premier attribue un terrain d’un hectare au groupement des femmes, le second accepte de financer de nouvelles recherches d’eau dans les environs. Il mandate l’hydrogéologue Vincent Riou pour réaliser ces campagnes avec l’appui du professeur Sawadogo de l’université de géologie de Ouagadougou. En juin 2009 sont réalisés les premiers forages d’essais qui mettent à jour un forage positif situé à un peu plus de 200 mètres du site du futur jardin. Au cours de l’été 2009, Emilien Beauchet, étudiant ingénieur en agronomie, réalise son stage diplômant à Markoye où il étudie les pratiques culturales de la zone et formule de nombreuses recommandations pour les améliorer.En 2010, avec l’aide de la Fondation Véolia, sont réalisés les travaux d’équipement du forage (Pompe, panneaux solaires), les réseaux d’amenée d’eau jusqu’au jardin, le château d’eau, un grand bassin central d’une capacité de 90 mètres cubes. Les femmes du groupement démarrent leurs premières cultures au cours de l’automne 2010 et avec cette nouvelle eau disponible, elles transforment un hectare de désert en un oasis de verdure semé de légumes.