Blotti au pied des dunes du Sahel Burkinabé, le village de Gangani abrite une population de Bellas, anciens esclaves des Touaregs, aujourd’hui émancipés et sédentarisés. En première ligne face au désert, sa région a été durement frappée par les grandes sécheresses de la fin du siècle dernier et a vu sa population, notamment les jeunes, émigrer vers le sud pour fuir la famine et chercher du travail. Au début des années 1990, les villageois avaient creusé de leurs mains une immense cuvette (bouli) destinée à recueillir les eaux de pluies pour développer sur son pourtour des cultures maraîchères de contre saison. Mais ils déchantèrent dès la première saison des pluies car, faute d’études préalables, le bouli avait été creusé dans des matériaux sablo-argileux qui n’étaient pas imperméables. Chacune de nos visites était un véritable crève-cœur de voir cet ouvrage livré à l’abandon et à l’érosion. Après avoir fait de nombreuses recherches vaines dans la région (matériaux argileux pour l’étancher, nouveau site …) la solution proposée par les amis d’Emmaüs Dijon d’étancher l’ouvrage à l’aide de géotextile et de toile plastique a été retenue. Ce qui nécessitait un important travail de terrassement préalable pour reprofiler l’ensemble du canal et du bassin. Avec l’aide des entreprises Cardaillac et SOGEA SATOM, un engin de terrassement , le géotextile et les bâches plastiques sont acheminés depuis la France jusqu’à Gangani. Avec Romain aux commandes les travaux de terrassement sont réalisés en février 2010. De mars à Avril 2010, les villageois et les compagnons d’Emmaüs Dijon mettent en place le géotextile et le polyane En mai 2010 les villageois finissent de recouvrir le géotextile de terre. Le bouli est rempli par la saison des pluies (juillet août 2010) et conserve bien son eau jusqu’au démarrage des premières cultures en novembre 2010. L’eau et le travail des villageois transforment à leur tour ce bout de désert en jardin verdoyant.