Lorsque les élus des neuf communes du Syndicat des eaux m’ont confié la Présidence de cet établissement en 1998, je ne me doutais pas que l’eau fût un sujet aussi vaste et passionnant. Au fil des années écoulées, j’ai découvert que la réalité de l’eau était bien éloignée de la perception que la plupart des gens en ont : un robinet qu’il suffit d’ouvrir pour qu’elle coule sans interruption.Derrière ce robinet se cache l’immense forêt des enjeux environnementaux, techniques, économiques et sociaux qu’il faut dépasser pour permettre à chacun de disposer d’une eau de qualité à un prix raisonnable. Savez-vous que ce Syndicat date de 1930 ? Savez-vous que si l’on prélève trop d’eau dans nos nappes souterraines, l’eau salée de la mer remonte à l’intérieur des terres et peut polluer définitivement cette ressource ? Savez-vous que les arbres et les insectes de la rivière participent activement au nettoyage et à la qualité de l’eau ? Savez-vous que pour venir des ressources jusqu’au robinet, l’eau passe par des usines de traitement sophistiquées et circule dans un réseau de canalisations de près de mille kilomètres ? Usines et canalisations qui doivent être suffisamment dimensionnées pour étancher la grande soif de la saison estivale… En même temps que j’ai découvert la complexité de ces enjeux, j’ai compris que les élus de ce Syndicat avaient, depuis longtemps, développé des outils de gestion prévisionnelle de ses ressources et de ses équipements. Le barrage de la Verne, qui a fêté ses vingt ans en2011, est un des éléments majeurs de ce dispositif, il a fourni en vingt ans 106 millions de mètres cubes (plus de cent milliards de litres) à notre région. Il a permis de passer sans encombre la longue période de sécheresse entre 2002 et 2007. Ce barrage, nous le devons à la clairvoyance et l’obstination des élus qui se sont succédés au sein du Syndicat des eaux. Je pense à Messieurs Chapelle, Glo, Gola , Raphaël, Prouteau… Nous le devons également aux techniciens et partenaires qui ont porté le projet et à ceux qui l’ont géré et le gèrent aujourd’hui. La gestion durable de l’eau nécessite cette continuité, cette solidarité entre les générations, entre les communes, les régions et les pays. J’espère que vous aurez plaisir à lire cet ouvrage qui raconte la belle histoire du barrage de la Verne et de toutes les aventures de l’eau qui se sont développées autour de lui. Ce n’est qu’un paragraphe de la longue histoire de l’Eau, mais il est important de ne pas perdre le fil pour que demain nous puissions toujours profiter de cette «source de vie» qui coule du robinet.