1991-2010, 20 ans du barrage de la Verne 20 ans du barrage de la Verne

Cela fait maintenant plus de vingt ans que le barrage de la Verne est installé dans le paysage du massif des Maures et qu’il alimente en eau l’ensemble des communes du golfe de Saint-Tropez. Cet ouvrage vous en raconte l’histoire passionnante et parfois passionnée, depuis la naissance de son projet jusqu’à aujourd’hui : les péripéties administratives qui ont retardé sa réalisation, la concertation avec les habitants du village aval de La Mole, son chantier de construction, sa jeunesse turbulente qui s’est assagie à l’âge adulte, les crues et les sécheresses qu’il a traversées, les actions d’éducation et de coopération qui ont pris naissance autour de lui…

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Le prix de l’eau : un sujet complexe : Prenons l’exemple de l’usine de potabilisation de la Verne, qui a une capacité de production  de 60 000 mètres cubes d’eau potable par jour, ce qui représente un potentiel de production de plus de 21 millions de mètres cubes par an. Mais en raison de la diminution des besoins en dehors de la saison estivale, elle produit réellement de l’ordre de 10 millions de mètres cubes chaque année. Dans une agglomération de 200.000 habitants peu soumise aux fluctuations saisonnière, une usine de même capacité sera nécessaire, mais elle produira effectivement  les 20 millions de mètres cubes d’eau par an nécessaires à la satisfaction des besoins de la population. La différence, c’est qu’elle va pouvoir amortir son coût sur une vente d’eau de 20 millions de m3 par an, alors que l’usine de la Verne ne peut amortir le même coût que sur la vente de 10 millions de mètres cubes par an. D’autres paramètres ont un impact structurel sur le prix de l’eau comme l’urbanisme ou la disponibilité et la qualité de la ressource. Nous avons vu qu’en raison de la dispersion de l’habitat, un réseau de1 000 kilomètres était nécessaire pour desservir la population du SIDECM, alors qu’un réseau de quelques centaines de kilomètres pourra être suffisant  dans une zone urbaine. En raison de la rareté des ressources, le SIDECM a fait appel à l’eau lointaine du Canal de Provence et a dû construire un barrage. Dans d’autres régions l’eau est disponible tout près en quantité et en qualité…C’est pourquoi les comparaisons entre les communes ou services qui ne tiennent pas compte de ces différents paramètres n’ont pas une grande signification.) «L’avenir, tu ne dois pas le prévoir, tu dois le permettre ». Cette très belle phrase de Saint-Exupéry s’applique parfaitement au domaine de la gestion de l’eau où il faut en permanence se projeter dans un horizon de quinze à vingt ans pour permettre non seulement aux générations futures de na pas manquer d’eau, mais aussi de ne pas le faire au détriment de leur environnement. C’est dans cette noble intention que le SIDECM a réalisé en 2006 une étude de schéma directeur destinée à appréhender l’évolution des consommations d’eau au cours des quinze prochaines années pour décliner des propositions et un programme de travaux capables d’y répondre. La grande originalité de cette étude a été de consacrer tout un volet à une réflexion et des recommandations en matière d’économies d’eau. Une manière d’affirmer clairement que l’on ne pouvait plus entretenir le mythe d’une croissance infinie dans un environnement aux ressources finis ! Après avoir analysé les différentes catégories d’usages (domestique, arrosages, touristique…) de l’eau sur notre territoire, l’étude a conclu à un potentiel d’économies d’eau compris entre 20 et 30% des consommations. Ce qui représente une ressource nouvelle disponible pour l’avenir de plus de deux millions de mètres cube par an ! Fort de ces estimations prometteuses, le SIDECM a souhaité pouvoir quantifier en grandeur réelle ces économies réalisables. Il s’est donc engagé dans une opération pilote de recherche d’économies d’eau consistant à expérimenter des solutions adaptées dans différents établissements des neuf communes de son territoire. Pourquoi économiser l’eau ? Les récentes et abondantes pluies de l’hiver dernier ne doivent pas nous faire oublier la très longue période de sécheresse qu’a subie notre région. Celle-ci a mis en évidence la grande fragilité de nos ressources en eau, non seulement sur le plan quantitatif, mais aussi sur les aspects qualitatifs avec le risque majeur de pollution des nappes souterraines par le sel en cas de prélèvements d’eau excessifs. Dans tous leurs scénarii, les experts prévoient une augmentation des sécheresses et des températures sur le pourtour méditerranéen. Ils nous annoncent aussi une augmentation très forte de la population dans la même région. C’est dire si l’équilibre entre l’offre et la demande en eau sera de plus en plus difficile à atteindre. Surtout si on continue à la gaspiller comme c’est souvent le cas dans notre région. Or il existe une autre solution simple et intelligente pour rétablir l’équilibre entre les deux plateaux de la balance : alléger le poids de la demande, c’est-à-dire économiser l’eau.Economiser l'eau à de nombreux avantages pour le particulier comme pour la collectivité : réduire la facture d’eau des usagers, diminuer les investissements à réaliser pour l’avenir, réduire la pression sur les milieux naturels et donc les préserver.