Le déficit cumulé de la période représente l’équivalent de deux années de pluie moyenne. Comme s’il s’était arrêté de pleuvoir pendant deux ans ! 2007 a été l’année la plus difficile avec un déficit qui dépassait les 50% avant la saison estivale. Dès l’automne 2006, les clignotants des prévisions de Manon se sont mis au rouge, indiquant clairement que si la sécheresse persistait pendant l’intersaison, les ressources seraient insuffisantes pour faire face à la demande de l’été 2007. La décision a donc été prise de remonter pendant l’hiver de l’eau du Canal de Provence dans le barrage pour compenser l’absence de pluie sur son bassin versant. C’est ainsi que la retenue a été pratiquement remplie au printemps grâce à un apport extérieur de 4 millions de mètres cubes, qui représente la moitié de sa capacité totale. Mais les nappes, dont l’alimentation se fait sur un historique de pluies de trois ans, subissaient de plein fouet le cumul de 4 années de déficit. En plein milieu de l’été 2007, le puits amont de la nappe de La Mole menaçait de s’assécher, alors que le réseau de production a besoin de l’ensemble de ses ouvrages d’exhaure en période de pointe. A la lumière des résultats d’une étude de réalimentation de la nappe qui avait montré que plus de 80 % des débits lâchés depuis le barrage étaient récupérés dans la dépression du puits amont du Val d’Astier, il fut décidé de libérer des débits importants de plus de 200 litres par seconde. Jour après jour, l’eau qui disparaissait bien en amont du lit de la rivière, progressa et finit par ruisseler jusqu’au puits du Val d’Astier avant de s’enfoncer dans la dépression créée par les pompages. Grâce à une sonde de mesure, on put mesurer la recharge progressive de la nappe qui retrouva rapidement un niveau suffisant pour permettre d’y poursuivre les prélèvements pendant tout l’été. La saison était sauvée ! Sur le barrage de la Verne, l’intensité maximum de pluies a été atteinte en juin 2010, avec une pointe horaire de près de 50 mm et près de 200 mm en moins de 12 heures. Pourtant, cela est resté en deçà des impacts enregistrés dans la région dracénoise où il est tombé 400 mm en quelques heures. Moins violente, la dernière crue de mars 2011 a cependant enregistré un cumul de pluie record : 355 mm en cinq jours, soit l’équivalent de 5 mois de pluie ! Mais elle faisait suite à un épisode pluvieux important lui aussi de février 2011 avec un cumul de 240 mm en 4 jours.L’expérience de ces différentes crues permet d’avoir un regard rassuré sur le comportement des différentes composantes de l’ouvrage. Sa stabilité a été parfaitement maintenue, les débits de fuite sont restés normaux et l’évacuateur de crue a absorbé sans problème les débits les plus forts qui ont été de l’ordre de 45 mètres cubes par seconde avec une lame d’eau qui n’a pas dépassé les 40 centimètres. Ces valeurs sont bien éloignées des 400 mètres cubes secondes et des deux mètres de lame d’eau que cet évacuateur est capable d’absorber.