Notre Provence est irriguée en permanence par l’eau des Alpes qui ruisselle à travers rivières et canaux souterrains. Les pluies y sont irrégulières, parfois très rares, souvent torrentielles. La source de vie indispensable peut par ses colères inonder, dévaster et provoquer de grands malheurs. Fréjus et Draguignan récemment en sont les dramatiques témoignages, plus près de nous. De tout temps l’histoire provençale nous a appris à manier avec précaution l’eau et le feu. Dès son existence l’homme, pour sa survie s’est préoccupé de la plus précieuse des ressources : l’eau. Dans sa quête existentielle il l’a cherchée, captée, protégée, canalisée. Ici dans ce beau pays des Maures, la densité d’approvisionnement fut suffisante aux besoins durant les siècles passés. L’entretien des sources et des puits peu profonds suffisait à la consommation ménagère, à l’agriculture et à l’élevage. Une population peu nombreuse occupait un vaste territoire, vivant d’un espace cultivé plus important qu’aujourd’hui et des produits de la forêt et de la mer. Il en fut ainsi, jusqu’à la fin du 19ème siècle. Une ère nouvelle s’ouvrit par le désenclavement de ce bout du bout de France que constituaient alors les Maures. L’essor des voies maritimes, l’ouverture des routes avec l’invention de l’automobile, la construction du chemin de fer allaient transformer ce territoire quelque peu oublié. Nos villages progressivement accueillirent plus d’ «étrangers» et progressivement partagèrent leurs richesses naturelles uniques : Soleil, lumière, paysages, terre…, mais aussi leur eau avec une population friande des beautés et de la convivialité ainsi offertes. Les artistes tels, les peintres impressionnés par le pinceau de Paul Signac, les écrivains à la lecture des découvertes et chroniques de Guy de Maupassant, utilisant les médias de l’époque surent témoigner et vanter le bonheur de vivre en ces lieux uniques. La nature et les paysans avaient si bien fait leur œuvre !