10 Ce Recueil de récits au Pays des homme intègres, indépendamment de tout ce qu’il a pu apporter à ceux qui ont participé à son élaboration, dans le cadre d’un grand projet humaniste et donc éthique, est un bel exemple de réponse à tous les enseignants qui se demandent comment ils peuvent donner du sens et de la cohérence à l’apprentissage de la langue. On ne peut plus, aujourd’hui, se contenter de juxtaposer les unes à coté des autres des “sous-disciplines” comme l’orthographe, la grammaire, la conjugaison, le vocabulaire, la lecture, la poésie, la rédaction… Les moments spécifiques de travail sur la langue ne doivent plus avoir la priorité, la “rédaction” étant considérée comme secondaire. Il faut au contraire donner la priorité à de véritables projets “d’ expression et de communication orale et/ou écrite” s’inscrivant eux-mêmes, éventuellement, dans des projets plus vastes .Et c’est autour de cet axe, que seront réorganisées toutes les activités spécifiques. Bien entendu, la démarche du projet a ses exigences ; on conçoit collectivement, coopérativement, un véritable “produit fini” (journal, livre, exposition, spectacle, émission de radio, conférence…) transmissible à d’autres : lecteurs, auditeurs, spectateurs, visiteurs, utilisateurs…en rédigeant et en respectant une sorte de “cahier des charges”. On s’organise ensuite, coopérativement aussi, bien entendu, pour le réaliser. La distinction de ces deux temps : conception et réalisation est fondamentale dans la démarche du projet. C’est au cours de la réalisation que des moments d’apprentissage spécifiques seront organisés en fonction des besoins. L’école, de la maternelle à l’université, ne devrait-elle pas être un lieu où l’on réalise des projets et où l’on apprend ce dont on a besoin pour les conduire à leur terme ? Et c’est cette cohérence globale, qui en donnant du sens aux apprentissages, permettra à tous les élèves d’acquérir les compétences de haut niveau, trop souvent encore réservées à une élite, qui leur seront nécessaires pour continuer à se former et à apprendre tout au long de leur vie et pour mieux gérer la planète. L’oral et l’écrit permettent, l’un comme l’autre, d’exprimer des émotions, des points de vue, de raconter, de décrire, d’informer, d’expliquer, d’argumenter, de donner des indications, des conseils (recettes, modes d’emploi, consignes), d’ utiliser toutes les ressources de la langue, d’en jouer même, (poésie, slam) mais comme ils ne fonctionnent pas tout à fait de la même façon, même s’il existe de nombreux liens entre les deux, et, surtout, comme ils ne se situent pas dans le même contexte de communication, il faut que nos élèves deviennent parfaitement bilingues si l’on peut dire. Introduction