128 Le système économique de l’empire reflète son strict cloisonnement administratif en même temps qu’il témoigne de l’équité des fonctionnaires responsables de son bon fonctionnement. Ainsi les historiens de l’époque nous informent de la mansuétude du fisc, qui ne prélevait jamais plus de 30 mesures de grains, même si le contribuable pouvait en fournir un peu plus. Il n’est donc pas étonnant que les exactions commises par des membres de la famille de l’askia daoud aient provoqué une révolte au sein d’une population habituées à plus de respect et de ménagements. Chaque province, voire chaque ville d’une certaine importance avait son agent chargé de collecter les redevances qui, avec les tributs des états vassaux constituaient le principal revenu de la caisse royale. La monnaie était remplacée par les couris, le sel, la poudre d’or. On procédait aussi au troc. Les souverains askia unifièrent les poids et mesures, ce qui contribua au développement du commerce. Ils encouragèrent les artisans et les cultivateurs. Il faut préciser par contre que les domaines maraboutiques échappaient au contôle financier des souverains. La vie urbaine est caractérisée principalement par la grande floraison culturelle qui fit des villes et surtout de Tombouctou, les centres d’un remarquable ferment intellectuel. Ces villes trés peuplées, 7626 habitants dans la ville de Gao, selon Mohamed Kati, l’auteur du Tarikh-el-Fettach, étaient de véritables creusets d’études religieuses. Les cultivateurs, les artisans et les commerçants, qui forment la base de la population de l’empire, sont assez indépendants, grâce à l’existence, d’une armée de métier, qui libère les jeunes du sevice militaire. Les habitants des villes et des campagnes sont soumis à l’autorité Markoye - décembre 2006 - L’Empire Songhaï - Strucutre de L’Empire