126 aussi bien des ulémas que des marabouts. Son régne fut une période de strict puritanisme. Il l’avait d’ailleurs inauguré par un riche pélerinage à la Mecque, escorté de 500 cavaliers et de 1000 fantassins. Ayant rencontré le calife de Hedjaz, il avait demandé et obtenu le titre de calife pour le Soudan (Khalifatou bilad el-Tekrour). Il revint dans son empire armé d’un grand zéle religieux qui le poussa à exiger la conversion des Mossis et à persécuter pour un temps les juifs du pays, à l’instigation d’un conseiller fanatique, le réformateur berbère El-Meghili. Mais il abandonna bientôt la guerre sainte pour d’autres expéditions qui lui permirent de conquérir assez aisément les provinces nord de l’empire malin jusqu’à Tekrou. Puis il se tourna vers l’est, occupa les citées fortifiées du pays Haoussa, sur la rive gauche du Niger et annexa l’Aîr jusqu’à Agadés ? Mais il ne put vaincre le Kanta, roi de Kebbi, retranché derrière ses marécages et protégé par la forteresse de Surame. Si l’empire s’agrandissait, grâce aux campagnes du souverain, son absence de la cour provoqua par contre une série de complots qui aboutirent d’abord à l’abdication de l’askia Mohamed en faveur de son fils ainé Moussa (1528), puis à l’assassinat de celui-ci et à son remplacement par l’askia Mohamed II. Le régne de ce dernier dura six années environ (1531- 1537) et fut marqué par un retour à l’hédonisme que le premier Mohamed avait banni de la cour. Mais mohamed II fut à son tour remplacé par son frère Ismaël et contraint de se réfugier au Mali. Le règne de l’askia Ismaël fut encore plus court (1537-1539); mais ayant libéré son père, que ses autres frères avaient exilé sur une île du Niger, il reçut sa bénédiction et les insignes du pouvoir qu’il avait ramené de la Mecque plus de quarante ans auparavant. C’est sous le règne de son successeur, l’askia Ishak Ier que l’empire de Gao atteint son apogée. Claire Crépin Markoye - décembre 2006 - L’Empire Songhaï - L’Empire