127 Déjà esquissée par Sanni Ali qui avait exigé la consignation par écrit des actes officiels, l’administration de l’empire Songhaï est très stricte et se base sur une équipe de fonctionnaires (koy ou fari) nommés par l’askia et révocables à plaisir, qui étaient chargés de gouverner les provinces ou de représenter la fonction publique. L’importance de ces gouverneurs est proportionnelle à celle des territoires qu’ils gouvernent. Ainsi le Gourma fari, gouverneur “chef supérieur”, étant donné l’importance de sa province, qui est le grenier de l’empire. Le cérémonial de la cour songhaï était somptueux et conservait bon nombre de traits ancestraux. Le jour de son intronisation, le souverain recevait aussi bien le sceau, l’épée et le coran de l’islam que le tambour et le feu sacré de ses ancêtres Tchi. Les audiences avaient lieu le vendredi. Un protocole strict déterminait pour chaque intervenant aussi bien sa position que sa mise, sa coiffure et le nombre de tambours qui lui étaient assignés. En présence de l’empereur, chacun était tenu de se prosterner et de se couvrir la tête de poussière ; tout au plus, les trés grands dignitaires, pouvaient-ils remplacer la poussière par de la farine. Seuls les griots de la cour pouvaient interpeller le souverain par son nom, et seul le Bara koy avait théoriquement un droit de véto sur ses décisions. Les habits étaient somptueux : à côté des étoffes de coton finement tissées, on remarquait aussi la soie, dont les dignitaires faisaient le plus ample usage. Le premier des askia avait créé une forte armée permanente placée sous les ordres d’un chef nommé le dina koy. Les guerriers étaient répartis en plusieurs corps, l’un servant de garde royale, les autres étant détachés dans les provinces aux ordres des gouverneurs. Ils étaient armés de lances, de javelots empoisonnés et de sabres, et portaient des côtes de mailles et des heaumes en laiton. Structure de l'Empire