53 La jeune fille et le taureau P ar un jour de soleil torride, naquirent dans la cour d’un éleveur foulah, un veau mâle et une jeune fille choyée. Curieuse coïncidence et joie intense pour une famille que le petit animal, dans l’enclos et l’enfant, dans la case. Les longues journées et les ténébreuses soirées voyaient les petits grandir et animer la cour. Bientôt, ils trottinèrent, coururent l’un aprés l’autre, renversant les ustensiles et réveillant les dormeurs. Les deux compagnons étaient devenus tellement familiers, que jamais ils ne se séparaient. Le petit veau devenait peu à peu taureau et la petite fille commençait à voir ses seins pousser. L’animal eut bien du mal à parcourir les pâturages loin de son amie et celle-ci voulait devenir bergère pour l’accompagner. Mais, hélas l’amitié d’un humain et d’un animal ne peut durer éternellement. La petite Foulah était belle, plus belle que les fleurs de nénuphars. Ses yeux ternissaient l’éclat de la lune, ses cheveux descendaient au-delà de ses hanches. Le taureau était puissant et majestueux, ses cornes défiaient les arbres, sa robe dissuadait les tigres, sa nuque effrayait le lion.