Traité d'éducation - Livre 3 Récit du pays des hommes intègres

Entre mythe et réalité

Page 141 : Récit du pays des hommes intègres

141 Avec l’expansion de la religion musulmane, un groupe de peulhs, dont Hama Bodedjo et son fils Guélado, chassé par les peulhs musulmans venus du Sénégal, quitta le Massina pour le Niger en passant par Dori. Les éleveurs peulhs et daga de la région de Douman- Saouga sollicitèrent leur intervention pour avoir facilement accés aux cours d’eau. Ainsi armés d’armes à feu perfectionnées et d’armes à feu de fabrication locale, les nouveaux venus s’attaquèrent aux deux villages Songhaï, Douman puis Saouga (Guilokoiré). Les Songhaï qui n’avaient que des flèches, des lames et des sabres furent battus et les deux villages incendiés. On signale plus de sept cents morts et disparus à Douman. Le frère du chef de Douman, Sino Arbi eut une fracture de la cuisse. Les survivants des deux villages rejoignirent leurs parents de Wassal à Kassa au Niger. Aprés la mort du chef de Douman, Ghédo Arbi à kossa, son frère Séno Arbi, estimant qu’il ne pouvait pas supporter les abus de pouvoir du chef de Grouol, proposa aux rescapés des trois villages qui s’étaient retrouvés à Kossa, de retourner dans leur région d’origine, de s’installer à Markoye qui ne dépendait pas du chef de Gorouol. Mais les ressortissants de Wassal, craignant la même stratégie du chef de Gorouol, refusèrent. Ceux de Douman et Saouga, tous proches parents, quittèrent Kassa et vinrent habiter à Markoye. Installés à Markoye les deux groupes désignèrent Seno Arbi comme chef de leur nouveau village et non Djamarou, chef de Saouga, qui était encore vivant. Quelques années aprés leur installation, les originaires de Saouga quittèrent Markoye. Les habitants du village eurent plusieurs attaques dont la plus importante, fut celle organisée par un Targui. En effet, pour laver un affront reçu d’une femme songhaï, il s’agit d’une gifle, le targui arma des guerriers Bellah pour s’attaquer aux habitants du village. Le premier affrontement eut lieu au crépuscule, au sud de la mare. Le plan était de barrer la route aux cultivateurs qui revenaient le soir des champs de Tondoussirfi. Avec l’obscurité, la bataille cessa. Le targui profita de la nuit pour mieux organiser l’attaque du village. Le lendemain matin, trés tôt, le village, protégé par une épaisse haie vive, renforcée de gros bois et d’épines, fut encerclé par des guerriers bellah. La bataille fut rude mais le village ne succomba pas. Plusieurs pertes en vies humaines s’en suivirent mais les attaquants furent repoussés. Aprés cette guerre meurtrière, des habitants du village de Markoye, dont Noumoun, Waloum, Gnoumi, quittèrent le village pour refonder Douman. *cf “La fondation épique de Markoye“