133 les saadiens L’origine arabe de la dynastie saadienne paraît incertaine. Son origine chérifienne a été discutée. Certains ont fait descendre les Saadiens de la nourrice du prohète, issue de la tribu des Béni-Saad; d’où leur nom, d’ailleurs un peu péjoratif, de Saadiens, par opposition aux Chorfa, maîtres du Sud Marocain. Le XVIème siècle a correspondu à une période de crise pour le Maroc. Limité à l’est par l’Algérie, dominée par les turcs et au Nord par l’Espagne, d’où les derniers rois musulmans avaient été expulsés, l’état étouffait. Les sultans avaient besoin de numéraire. Contenus à l’Est et au Nord, ils pensèrent au Soudan, le pays de l’or, des richesses exotiques et des esclaves. Un vieux dicton populaire disait : «Le Soudan guérit de la pauvreté comme le goudron de la gale». Sous Ishaq Ier, couronné à Gao, empereur Songhaï de 1539 à 1549, appelé par les griots le prince du Mali, le sultan Mohamed Ech Cheikh demanda la cession au Maroc des mines de sel de Teghaza. La réaction de l’askia fut violente. Il envoya 2000 touaregs montés sur des chameaux saccager la partie du Dara voisine de Marrakech, sans tuer personne. L’ordre fut exécuté et le marché de Béni Asbid fut pillé. En 1556-1557 Mohamed Ikoma, qui exerçait à Teghaza, les fonctions de percepteur pour le compte de l’empereur de Gao, fut tué par un homme de Tafilelt nommé Ezzobeiri, sur l’ordre du sultan du Maroc Mohamed Elkebir. Des transporteurs de sel furent massacrés. Avec l’autorisation de Daoud, les mines de sel de Teghaza, furent abandonnées pour celles de Teghaza-des-gazelles (Taoudéni suivant Delafosse). En 1578, le sultan Ahmed El-Mansour qui régna de 1578 à 1603, envoya à Daoud 10.000 pièces d’or et lui demanda de lui céder les mines de Teghaza pour un an; En 1584, le sultan du Maroc envoya une ambassade auprés de l’askia El-Hadj Mohamed II, avec mission de recueillir des informations sur le Soudan et la puissance militaire de l’empire Songhaï.