58 Notre projet “Culture“, comme nous le montrons dans le témoignage vivant de la mise en oeuvre de la démarche-chemin est né du désir, exprimé par l’ensemble des acteurs du village de Markoye, les élèves du collège, les membres de la sociéte civile (regroupements des femmes et des éleveurs, parents d’élèves, enseignants, techniciens des services de santé, des eaux et des forêts...) et l’encadrement pédagogique du projet “l’eau partagée“. Il nous parraissait essentiel, dans ce pays d’Afrique où la tradition orale est le socle de toute culture, de préserver ce patrimoine vivant menacé de s’éteindre, faute d’être encore sollicité. « En Afrique, un vieux qui meurt est une bibliothèque qui brûle », nous dit Amadou Hampaté Bâ. Il est donc urgent de sauvegarder cette mémoire menacée de s’éteindre. C’est pourquoi nous avons donné à notre groupe culture, comme objectif prioritaire, d’aller à la rencontre des vieux et des vieilles de la région de l’Oudalan, susceptibles d’évoquer pour nous le temps passé, sous la forme de contes, de proverbes, de chansons et aussi d’interviews. Trés vite, et c’est une constante qui ne s’est jamais démentie, nous nous sommes rendus compte que nous évoluions entre Mythe et Réalité. Mais une vérité s’imposait à nous également, nous ne voulions pas seulement faire oeuvre de conservation. Nous ne travaillions pas pour un hypothétique musée. Notre travail de mémoire nécessitait que les jeunes d’aujourd’hui se tournent vers leur passé, vers leur tradition, mais que dans le même temps, ils puissent prolonger cette veine narrative qui nourrit si généreusement l’imaginaire collectif et participent à cette recherche essentielle à la vie, d’un orient poétique. C’est ainsi qu’est née l’idée de faire vivre un atelier d’écriture qui donne aux élèves le goût du récit, le goût du merveilleux. Markoye - décembre 2006 - Atelier d’écriture