Traité d'éducation - Livre 3 Récit du pays des hommes intègres

Entre mythe et réalité

Page 168 : Récit du pays des hommes intègres

168 Un jour, une jeune femme nommée Debbo s’en alla chercher des branches mortes pour la cuisine. Ses pas étaient ralentis par une grossesse trés avancée. Néanmoins sa longue marche l’avait menée bien loin du village. Au moment où elle allait mettre son fagot sur sa tête, elle sentit ses forces l’abandonner. Tandis que le soleil achevait sa course et que l’obscurité masquait peu à peu sa vue, la brave femme s’ingénia à trouver le moyen d’emporter son fagot, mais en vain. Le poids de son foetus et la peur de la nuit tombante l’angoissaient. Elle implora le ciel de lui venir en aide. C’est alors que les branchages se courbèrent et que les eaux de la rivière s’agitèrent, tandis qu’un monstre se glissait hors de son refuge aquatique dans un tourbillon. Aide-moi, à poser mon fagot de bois sur la tête ! Le monstre répliqua : - Quelle sera ma récompense ? - Je te promets un troupeau de ruminants, des plus petits jusqu’aux plus grands, chèvres, moutons, vaches, chameaux...et de l’or. répondit Debbo. - Mais tout ceci n’est pas de mon goût. rétorqua le monstre de la rivière. - Tu me donneras l’enfant que tu portes en ton sein lorsqu’il naîtra. Tu l’appelleras Bolo. Contrainte Debbo accepta et s’en retourna chez elle. Les mois passèrent. Debbo mit au monde une belle petite fille. Ô qu’elle était belle, plus belle que la lune et les étoiles, plus belles que la reine et ses parures. Les années succédèrent aux années et les hivers aux hivers. La fille de Debbo, nommée Bolo, comme l’avait souhaité le monstre Gassin - mai, juin 2007 - Ma fille en sacrifice