8 Sur le plan méthodologique, l’ensemble de ces 4 projets, s’est construit sur le socle des représentations mentales de tous les acteurs, jeunes et adultes, et sur leur catégorisation en trois thèmes majeurs : SANTE - AGRICULTURE et CULTURE. Cet ancrage vivant est indispensable pour motiver et mobiliser les énergies. Nous avons donc choisi de vous présenter, chronologiquement, l’élaboration progressive du recueil de récits du projet “culture”, avec des moments de pauses réflexives qui nous permettront de modéliser notre action pédagogique comme nous y invite la “démarche-chemin”, concept créé par Edgar MORIN et ainsi défini : « La méthode comprend deux niveaux qui s’articulent et se rétro-alimentent : d’une part, elle favorise le développement de stratégies pour l’action, d’autre part elle favorise le développement de stratégies pour la connaissance ». Nous avons choisi de donner à ce recueil le titre : “Récits, au pays des hommes intégres. Entre mythe et réalité. “ Il est en effet surprenant de découvrir à quel point l’imaginaire peut colorer les récits les plus factuels qui soient comme “La noyade de Moussa”, récit d’un événement vécu par “Boro Seydou” , élève de 4ème au collège de Markoye et que nous présentons ici. Les récits de fiction quant à eux, sont construits, comme tous les contes traditionnels du monde, sur la structure simplifiée décrite par Greimas : - Situation initiale. - Evènement et dynamique d’action - Quête du héros, épreuves. - Résolution du problème, de l’énigme. - Nouvelle situation d’équilibre. Notre objectif principal, dans cette entreprise de sauvegarde de la mémoire, n’est pas simplement conservatoire. S’il importe de favoriser chez les jeunes et les adultes une “rencontre-découverte” de leur patrimoine culturel oral, il nous paraît tout aussi essentiel de leur donner le goût de perpétuer ces récits traditionnels de fiction. C’est pourquoi nous avons choisi d’animer un atelier d’écriture qui permette l’appropriation de la structure du conte et sa mise en oeuvre. Le conte écologique de “l’éléphant sage” est le produit de ce travail. Si nous sommes attentifs à la dramaturgie des récits des anciens, regroupés ici, et tout particulièrement au deuxième récit de Boro Seydou : “la petite fille qui avait soif ”, nous retrouvons tous les éléments de la dynamique violente de “l’emballement mimétique” tels que René Girard les a mis en scène dans sa théorie du “bouc émissaire” et de la “violence et le sacré*” :