170 Sa mère leur répondit : - Non Bolo doit piler le mil ! Les amis vinrent l’aider à en piler tout un panier. - On peut maintenant y aller dirent les amis de Bollo en se réjouissant. - Non maintenant elle doit laver la vaisselle répondit sa mère. Alors les amis s’empressèrent de l’aider à laver tous les ustensiles. Ayant surmonté tous les obstacles et bravé tous les empêchements, les petites finirent par obliger Debbo à accorder une permission à Bolo. Debbo mis les enfants en garde : - Bolo ne doit pas dépasser la rive du fleuve et personne ne doit prononcer son nom au-delà de cette limite. Ainsi dit, ainsi promis. Les enfants se retrouvèrents tous au bord du fleuve. La joie s’empara de leur esprit lorsqu’elles commençèrent à jouer au jeu de l’assouda*, elles crièrent : - Molo, assoula ! Le monstre qui dormait non loin de là, entendit les appels répétés du nom de Bolo. Alors les eaux s’agitèrent et les enfants s’enfuirent. Tout à coup, une tornade s’abattit sur les lieux, rendant leur fuite difficile. Le monstre pourchassa Bolo qui se présenta à la porte de ses parents et cria : - Mère je suis en détresse. Mère chèrie, je suis perdue, ouvre vite, je suis poursuivie par le monstre des eaux, ouvre moi, maman ! La porte resta close. Alors Bolo partit chez son fiancé : - Chéri, ouvre-moi, mon unique amour, ouvre-moi, je suis poursuivie par le monstre des eaux ! Ici aussi, la porte resta close. Tour à tour, Bolo frappa à la porte de tous ceux qui lui étaient chers. Le monstre qui n’en finissait pas d’extirper son gigantesque corps de l’eau du fleuve se rapprochait dangereusement de Bolo. Elle se présenta alors à la porte de son ennemie jurée, celle qui lui tenait rigueur de ses réserves et de ses secrets. - Ouvre-moi camarade, je suis poursuivie par le monstre des eaux. Ouvre-vite, j’ai froid et j’ai peur. Ouvre-moi, mon glas a sonné ! Gassin - mai, juin 2007 - Ma fille en sacrifice