164 Alors il se précipita sur sa tombe et chanta en pleurant : - Lamsidi, Lamsidi mon petit frère. Tombe de Lamsidi, par la grâce de Dieu, ouvre-toi ! Et Lamsidi de répondre du fond de sa tombe, lui aussi en chantant : - Amadou, Amadou, mon grand’frère : Si papa avait été là, si maman avait été là, on ne m’aurait pas tué. Tombe de Lamsidi, par la grâce de Dieu, ferme-toi. Avant le coucher du soleil, Amadou chanta une dernière fois : - Lamsidi, Lamsidi, mon petit frère. Tombe de Lamsidi, par la grâce de Dieu, ouvre-toi. Et Lamsidi de répondre du fond de sa tombe : - Amadou, Amadou, mon grand frère : Si papa avait été là, on ne m’aurait pas tué. Si maman avait été là, on ne m’aurait pas tué. Tombe de Lamsidi, par la grâce de Dieu, ouvre-toi. Et la tombe s’ouvrit ! Amadou retrouva son frère Lamsidi qui partit désormais vivre dans la brousse profonde, loin du village. Toutefois, les deux frères se rencontraient fréquemment. Un jour la mère d’Amadou partit en brousse chercher du bois. Au moment de rentrer elle croisa un lion affamé en quête de gibier. L’apercevant, il bondit sur elle pour la dévorer, mais, aussitôt, Lamsidi qui était perché sur un arbre, sauta sur le lion et le tua. La mère d’Amadou se leva toute tremblante et pleine de honte. Lamsidi prit le fagot de bois et l’apporta jusqu’au village. Arrivé là, il expliqua ce qui s’était passé. Depuis ce jour, la mère d’Amadou devint mendiante, passant de maison en maison en chantant une chanson qui exorte les femmes à aimer tous les enfants avec le même amour. Gassin - mai, juin 2007 - La méchante marâtre