Traité d'éducation - Livre 3 Récit du pays des hommes intègres

Entre mythe et réalité

Page 114 : Récit du pays des hommes intègres

114 Histoire recueillie auprés de monsieur KONKOUNO Sambo, un vieil homme du village, âgé de 93 ans. Traduction de Ahmadou Mahamane Voyant cela les derniers guerriers mossis s’enfuirent en trainant derrière eux les cinq femmes ligotées parmi lesquelles la mère “d’Albeidou” et celle qu’il aimait. “Baouna” et “Albeidou” les poursuivirent aussitôt et ne tardèrent pas à les atteindre. Pris de panique, les derniers guerriers mossis s’enfuirent dans la brousse sans demander leurs restes, en abandonnant leurs captives. Ne reconnaissant pas tout de suite ces guerriers terribles et ne sachant pas que les guerriers mossis s’étaient enfuis, la jeune esclave, qu’aimait “Albeidou”, dit à ses compagnes : - Ha ! C’en est fini de nous, c’est le jour de la corde, ils vont nous pendre avec ! - Maman, c’est moi ton fils, dit “Albeidou” très ému, nous avons mis en fuite tes ennemis. Elle se mit alors à chanter : - Voilà l’esclave qui vaut mieux que les maîtres et qui avec “Baouna” nous a sauvées de l’esclavage en pays “Mossi”, à “Boulssa”, et d’une mort certaine. C’est ainsi que le nom de Markoye fut fondé aux temps anciens, car tous ceux qui, généreusement accueillis dans ce village hospitalier ne suivaient pas ses règles, étaient “blessés” et “chassés”. “Mar” veut dire blessé et “koye” chassé. Markoye - décembre 2006 - La fondation épique de Markoye