145 Avec la nuit africaine, le calme et le silence étaient revenus au village. On entendait seulement le crépitement du grand feu au milieu des cases qui rougeoyaient à son reflet. Assis en cercle autour du brasier, les habitants et les enfants silencieux regardaient intensément le grand personnage debout, immobile et muet dans une méditation profonde : leur chef, koumbakoumba. Lentement, celui-ci, déploya ses longs bras décharnés et désignant l’assistance il se mit à psalmodier… - Le village vient aujourd’hui d’honorer l’esprit protecteur de celui qui, il y a trés longtemps, parlait aux oiseaux, aux chiens, aux animaux de la savane… Celui qui écoutait la force des pierres… Celui qui comprenait l’histoire, les secrets et la sagesse des arbres, les vertus des plantes… Vous tous et surtout vous les petits, devez entendre sa légende comme je l’ai entendue de mes ancètres et comme vous la transmettrez à vos enfants. Les yeux brillaient, les joues éclairées par le rougeoiement des flammes luisaient d’un bel ocre brun. Les souffles étaient retenus et le mystère du conte s’installa….