76 - Eh bien, j’ai toujours soif. J’aurais été content d’en avoir davantage. Alors le roi réfléchit profondément et fit dire à Simplet que les noces seraient célébrées dès qu’il aurait pris un bain dans le cabinet royal. Or, les murs de ce cabinet étaient de fer et le roi donna l’ordre de les chauffer à un degré tel que Simplet mourût suffoqué. A peine entré dans la pièce, le pauvre étourdi s’aperçut que les murs étaient chauffés à blanc. Mais, par bonheur, son camarade qui portait un ballot de paille sur le dos l’avait suivi et, dès que la porte fut refermée derrière eux, il répandit par terre le contenu de son panier. Aussitôt les murs se refroidirent et la température devint si basse que Simplet put à peine entrer dans son bain. Une fois ressorti, il grimpa dans le fourneau, s’enroula dans les draps de bain, et s’endormit d’un bon sommeil. Le lendemain matin, en ouvrant la porte, les serviteurs du roi le trouvèrent en excellente santé, si gai qu’il chantait à pleine voix. Le roi s’assombrit en entendant cette étrange histoire, car il ne savait vraiment plus que faire pour se débarasser d’un gendre aussi indésirable. Soudain, il lui vint une idée brillante. - Ordonnez de ma part à cet individu de me lever une armée...et tout de suite ! dit-il à l’un de ses courtisans. Informez-le immédiatement de ma royale volonté. Et il se dit en lui-même : - Cette fois, je crois que j’en ai bien fini avec lui. Comme précédemment, le camarade à l’ouïe fine entendit ses paroles et les répéta à Simplet. - Hélas ! hélas ! sanglota le malheureux. Voilà une tâche impossible. Markoye - décembre 2006 - Atelier d’écriture - Le vaisseau volant