38 Fadima Assaleh est élève de 4éme au CEG de Markoye au nord du Burkina Faso, en pays sahélien. Durant son séjour en Provence, dans le cadre de l’exposition de fin d’année du projet l’eau partagée dont elle était l’invitée, elle s’est attardée dans l’atelier de VESPILAND qui développe une opération pédagogique visant à développer chez les acteurs de l’environnement durable une autre vision de la vie. Elle a pris au mot, à notre grande joie, son animateur Jean Matéo en lui proposant deux poèmes mettant en scène son insecte fétiche aux trois cerveaux, aux six pattes, qui sait nager, grimper, voler, courir, sauter, chanter, discuter, sentir avec ses antennes, être ovipare ou vivipare…Elle répondait ainsi à l’invitation de Paul Watzlawick, qui dans son ouvrage : Le langage du changement, paru chez points, aux éditions du seuil nous dit : « Un mythe qui se rapporte aux jumeaux, surtout s’il s’agit d’homozygotes, est partagée par bien des familles : l’un serait l’intellectuel, l’autre l’artiste. Par contre le fait que deux jumeaux coexistent sous nos cranes n’a rien d’un mythe : nos deux hémisphères cérébraux loin de représenter un doublon apparemment inutile, sont, nous le savons maintenant, deux cerveaux séparés aux fonctions très différentes… Le cerveau gauche à pour fonction primordiale de traduire toute perception en représentations logiques et sémantiques de la réalité. L’hémisphère droit remplit une fonction différente. Il est hautement spécialisé dans la perception holistique, poétique de la réalité.. » Elle nous rappelait également par son initiative, les propos de Jean-françois Lavigne au sujet de la phénoménologie de la vie de Michel Henry : « L’affectivité est la condition première de la sensibilité. et c’est pourquoi elle est aussi, comme mode fondamental du rapport au monde, la racine pré-intellectuelle de tout acte de comprendre, la source de l’intelligence… C’est dans et par le sentiment que le monde nous est révélé, et c’est en lui seul que se fonde notre intelligence… Et pourtant « l’opposition radicale qui sépare langage de la vie et langage du monde n’exclut pas leur rapport, bien au contraire. Ce rapport consiste en ceci que le premier fonde le second, lequel ne serait possible sans lui*. » La Môle - Juin 2005 - Science et poésie