Traité d'éducation - Livre 2 L'eau partagée livre II

Essai de théorisation

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La rétribution de l’acte du guérisseur se fait par troc. En général il s’agit d’une chèvre, mais si la personne a peu de moyens elle donne un poulet ou un simple cadeau remis après la guérison. Chaque guérisseur a une zone d’influence et les malades sont informés par le bouche à oreille. Le diagnostic se fait le plus souvent avec un poulet que le guérisseur égorge. Le volatile se débat et en mourant il se retrouve sur le dos ou sur le ventre et c’est sa position qui indique la partie du corps malade et la nature de l’affection. Cette pratique du diagnostic est universelle en Afrique ». Dans le prolongement de ces interviews, Sibiri, qui est un intellectuel burkinabé, ayant une formation universitaire de géographe, nous révèle que lui-même est un adepte de cette médecine traditionnelle. En deux occasions, pour une hépatite d’abord, qui l’affaiblissait beaucoup, il s’était soigné avec des décoc- tions de plantes trouvées en brousse par une femme ayant la connaissance de ces plantes traditionnelles, le traitement avait été long mais efficace. Une seconde fois avec sa fille qui avait subi une fracture.Après la radio faite à l’hôpital et le diagnostic d’une fracture simple avec plaies, un plâtre ayant été envisagé, Sibiri et sa femme, craignant une infection, décidèrent de quitter l’hôpital pour avoir recours à un « guérisseur » qu’ils connaissaient pour sa compétence. Ils durent comme il se doit, signer une décharge à l’hôpital. L’enfant fut soignée suivant les pratiques ancestrales, extension et attelles, et rapidement guérie. La guérison survenue, la coutume veut qu’une petite cérémonie de remerciement soit faite, car sans cela l’enfant risquerait de nouveaux accidents. Le poulet sacrifié à cette occasion a révèlé, par sa position, des prolongements heureux ou négatifs. Monsieur Oumarou Anabi  Cette coordination des efforts entre les médecines traditionnelle et moderne a donné des acquis indéniables. Les plus impor tants sont la réglementation de l’exercice de la médecine traditionnelle et la mise en place d’une procédure d’homologation des médicaments issus de la pharmacopée traditionnelle.