philosophie comme étant le moyen de rentrer en dialogue avec tous par cette affirmation de soi dont j’ai parlé ce matin (c’est Bruno GIULIANI qui parle). Cela ne peut se faire que par la raison, retrouver en soi le principe de la raison, qui va nous permettre d’être en accord avec tous les autres parce-que l’accord avec tous, dans la démocratie, n’est possible qu’en partageant les valeurs et les notions communes de la raison. • Ce que tu dis c’est bien mais c’est complètement utopique! Nous on voit bien en tant qu’éducateurs, nous essayons de transmettre aux enfants des valeurs qui vont à l’encontre totalement des valeurs que prône la société actuelle. Effectivement ceux qui vivent la vie coopérative ou qui tentent de vivre la vie coopérative en classe que ce soit par n’importe quels moyens... y compris par les « moments philo »vont réfléchir ensemble, mais cela va complètement à l’encontre de ce que l’on vit à l’extérieur. Oui ils ont des savoirs dans la classe, ils connaissent des règles, le jeu, les règles du jeu, mais à l’extérieur ils ne les ont plus. Même s’ils sont attachés aux valeurs de la classe et bien ils ont vite compris que pour ne pas être mangés il faut manger les autres!... • Ils vont savoir, mais est-ce qu’ils vont sentir? Dans ce que tu disais on leur inculque des savoirs en effet... • ...j’ai dit on partage des savoirs • Je l’ai ressenti comme çà dans ce que tu disais, on inculque des savoirs mais en fait est-ce qu’on ne devrait pas leur faire sentir les choses, ressentir les choses même si nous n’arrivons pas à évaluer tout de suite. • Ce n’est absolument pas utopique ce que je vis parce-que l’utopie c’est ce qui ne mène nulle part et qui peut-être idéalisée. Moi je vis tout le temps dans la réalité. Par contre çà parait être utopique mais il suffit de le réaliser. Dans n’importe quel groupe social dans lequel j’interviens et où je propose d’agir suivant les valeurs de la raison et où bien sûr on se met d’accord sur quelles valeurs et ce qu’elles sont sans les transmettre... • Tu le fais en tant que philosophe, tu as le champ libre pour le faire... • Non, non, non je ne le fais pas en tant que philosophe; Non je ne suis justement pas en tant que philosophe même, si je ne cesse jamais d’être philosophe. Je le fais dans ma vie, dans mon travail, avec mes enfants, à chaque fois que je peux. Je propose cette approche quelque soit la société dans laquelle je suis. Si je vivais dans une dictature je le ferais dans cette dictature. J’ai la chance d’être dans une démocratie, où on me laisse une grande liberté et où on a le champ libre. Nous sommes dans des démocraties qui commencent par nous proposer la liberté totale, donc j’utilise la liberté qui m’est donnée et rien ne m’oblige à obéir à des valeurs de je ne sais quelle idéologie. Donc nous avons tous la possibilité, de manière très réaliste, d’agir selon les valeurs éternelles