• La relation Enfant-Palet : Cette relation est d’autant plus foisonnante, créative que les enfants sont attirés par l’objet, intéressés par ses caractéristiques et que le contexte éducatif est ouvert,permissif propice à l’expérimentation. En un mot que les enfants sont motivés. Spontanément, dans la dynamique ludique qui s’instaure, les enfants seuls ou avec un camarade, parfois même en petits groupes, vont aller de découvertes en découvertes. Dans ce premier temps il importe de laisser toute liberté aux enfants en veillant,bien sûr, qu’ils ne mettent pas en danger leurs camarades. L’observation attentive de ce qui se passe,des actions engagées,va fournir à l’enseignant(e) une grande richesse d’informations. Ces informations vont être repérées et consignées sous la forme de verbes d’action : Lancer, jeter, faire glisser, frapper, toucher, caresser, empiler, construire, délimiter, pousser, dessiner, équilibrer, relier... La maîtresse, le maître ont dans ce contextedetâtonnementetderechercheuneattitudediscrèted’observation,nousl’avons vu, mais aussi d’évaluation et de sollicitation, d’encouragement le plus souvent non verbal. Les enfants découvrent, par tagent, s’imitent dans un climat d’émulation de bon aloi. Pour stimuler et enrichir les trouvailles l’enseignant(e) peut,au bout d’un moment partager en deux groupes sa classe, l’un qui agit et l’autre qui observe, les acteurs et les spectateurs. Ce temps peut-être judicieusement mis à profit pour favoriser les représentations men- tales et l’expression langagière des enfants. Durant cette pause réflexive les observateurs vont essayer de nommer les actions dont ils ont été les témoins aidés dans ce travail de verbalisation par leurs camarades acteurs. Cette ébauche de « pratique métacognitive » ne doit surtout pas être trop longue et trop systématique. Nous sommes ici dans l’optique de faire prendre conscience aux élèves que dans ce type de séances ils auront deux rôles différents à expérimenter : celui d’acteur créatif et celui d’observateur attentif, rôles qui nécessitent des attitudes bien spécifiques. Il ne faut surtout pas proposer, à l’initiative de l’enseignant(e), que les groupes s’imitent les uns les autres. L’imitation si elle doit se faire, et elle se fait spontanément, se fera dans le temps de la recherche libre des enfants. Il faut que ceux-ci perçoivent bien que ce temps de recherche est gratuit, qu’il se vit pour le simple plaisir de faire, d’agir et découvrir ainsi des occasions de faire l’expérience de leur pouvoir créatif seuls ou à plusieurs. Cette situation pédagogique de recherche libre, telle qu’elle a été décrite plus haut, pourra occuper une séance entière, voire deux séances, pour les élèves de grande section et s‘étaler plus longtemps pour les « moyens » ou les enfants de petite section. Au-delà de ce temps d’appropriation libre de l’objet et de la découverte progressive des ses qualités l’enseignant(e) va intervenir pour stimuler la recherche et les apprentissages en complexi- fiant progressivement la situation, par ses consignes ou l’aménagement du milieu.