Entre chacun des pôles ainsi délimités nous voyons 3 modes de relation apparaître : • Relation de causalité, entre le référent et le signifié. C’est notre confrontation vivante au réel, dans une immanence radicale, qui fonde notre capacité à nous représenter ce réel. La phénoménalité de tout acte de parole, s’origine dans la vie qui « s’auto-done* », « s’auto-révèle », «s’auto-génère» en chacun de nous. Cette épreuve pathétique de la vie fonde la singularité de tout ego qui se vit comme un « je peux ». L’expérience du « je pense », comme un « je peux », révèle au sujet, sa capacité de parole, de réflexion, son pouvoir de philosopher. • Relation de substitution, entre le réel, que le référent désigne, et ce que j’en dis, qui est manifestation de notre capacité à nous représenter le monde par des mots, notre compétence langagière. L’homme, animal « dénaturé », a préféré à l’instinct animal, le développement de sa fonction symbolique et ainsi la capacité de construire sa maitrise linguistique. • Relation de signification, entre les signifiants; n’oublions pas que les mots ne sont pas la chose; et les signifiés, qui sont les représentations mentales de chacun, référées à leur vécu et qui en exprime le sens profond. Le sens partagé nait donc de ce dialogue intersubjectif, ou chacun livre à travers le sens qu’il donne au mot un peu de son his- toire personnelle. C’est cette dynamique qui créé l’acte de parole qui est « l’objectivation, pour soi et pour l’autre, l’écoute active et l’affirmation argumentée de son point de vue*». Cette éthique du dialogue permet que la pensée soit élaborée et partagée et que le sens, ainsi construit ensemble, soude et pacifie la rencontre. Après cette élaboration progressive de la modélisation de l’acte de parole, nous nous sommes engagés dans une pratique active de l’atelier tel que le vivent les enfants. Nous partons du postulat qu’il y a isomorphie du mode d’appropriation de l’atelier par les enfants et par les adultes.