ferment d’un ego mobilisant le Moi dans un processus d’individuation, un processus de révélation du Soi qui est le processus de construction d’une personne citoyenne, d’un sujet. Cette reconnaissance identitaire de sujet, comme personne indivis, autonome et re- sponsable, a une fonction hautement subversive dans le contexte social actuel plutôt enclin à organiser le conditionnement, la dépendance passive à l’égard des schémas agressifs et réducteurs de la propagande consumériste. Favoriser la construction d hommes véritablement individués répond à l’exigence éthique d’une « insurrection des consciences*», utopie réaliste, qui seule pourra freiner et inverser, nous l’espérons, la tendance actuelle à l’individualisme égotiste. Se préoccuper de l’homme avant le citoyen est essentiel car : un homme bon est néces- sairement un bon citoyen, alors qu’un bon citoyen n’est pas, de facto, un homme bon. Dans le monde troublé dans lequel nous vivons les rapports humains sont appréciés à l’aune de leur valeur marchande. La prise en compte de l’humain dans l’homme, son affectivité, sa subjectivité, sa sensi- bilité se rétrécit comme une peau de chagrin. Avec cet assèchement, ce durcissement, des champs politiques, économiques et sociaux c’est en fait la vie qui est menacée et à travers elle la culture et sa diversité créatrice.