Analyse de la transcription d’un atelier : Pourquoi les hommes ont-ils inventé les mots? - atelier n°25, du 4 mai 2004 - 16 élèves étaient présents, sur les 21 élèves de la classe. Après une lecture par binôme, une série de remarques et d’observations sont réali- sées. 1. Les interventions des élèves : > La forme de la réponse des élèves évolue au cours de l’atelier : de nombreux enfants expriment leur réflexion en imaginant un monde sans mots, en pensant «comme s’il n’y avait pas de mots »... > Tous interviennent, même les deux élèves en grande difficulté (Al. et Cé.) qui sol- licitent la parole et osent parler. > Certains élèves interviennent une fois seulement, d’autres 4 ou 5 fois. > Le groupe classe est patient vis à vis des hésitations, des silences : le climat est propice à la prise de parole, les enfants ont beaucoup de respect les uns envers les autres. > Le « lanceur », (autre néologisme), est une fillette primo arrivante, et c’est la première fois qu’elle ouvre l’atelier. > Au début de l’atelier, les 13 premières interventions sont des prises de parole de 13 élèves différents.Tout se passe comme si chacun voulait réagir à la question du jour, pour signifier qu’il a compris de quoi on parle aujourd’hui, qu’il a envie de participer à la discussion, à sa place, et qu’il entre dans cette « communauté de recherche » dont parle Jacques LEVINE. > On peut observer que certains élèves sont des « lanceurs », lanceurs de discussion, lanceurs d’idées, lanceurs de structures. Il s’agit souvent des mêmes, mais leur nombre s’élargit en cours d’année. > L’écoute est importante :des élèves reprennent ce qui a été dit soit immédiatement, soit en différé. Cette reprise, au-delà de la pure répétition, les rassure et atteste qu’ils s’approprient l’idée de l’autre. > Il arrive parfois qu’un élève reprenne toutes les idées émises jusqu’alors, comme s’il opérait une synthèse; c’est une initiative des élèves, elle n’est jamais sollicitée par l’enseignante. > Les performances langagières des élèves sont modestes mais elles s’améliorent, lorsqu’on les compare aux premiers ateliers de l’année : le nombre de mots augmente, la structure des phrases se complexifie, avec un développement de subordonnées (de cause et de condition ici). Ces progrès ne sont pas dus au « modèle » de l’enseignant mais c’est la contrainte de la forme de la question et le développement de la pensée argumentative pour soi-même et pour les autres qui engagent les élèves à progresser.