2. Les interventions de la maîtresse : > Outre les interventions d’ouverture et de clôture, et l’annonce que l’atelier va bientôt se terminer, outre la distribution de la parole, je propose de classer mes interventions en trois catégories : • La reprise-maintien : c’est le rappel de la question initiale, la formulation de la ques- tion est identique à celle donnée au début de l’atelier. Parfois, j’interpelle un élève pour le solliciter, le concerner, l’impliquer et lui donner confiance. Il s’agit là de la fonction d’étayage de l’enseignant, de la fonction de régulation. (cf. les travaux de BRUNER). Ce type d’intervention est observable : > soit quand les élèves s’éloignent du champ, et j’entends alors les remettre dans la direction de départ, > soit quand je perçois que tel ou tel n’a pas encore donné son point de vue, et je veux ainsi lui montrer que l’avis de chacun est intéressant, que la mutualisation des avis aide chacun à avancer, à progresser, > soit quand je les pousse à explorer la question, en leur demandant s’ils ont une autre idée. •La reprise-marquage : > c’est la reprise d’une intervention d’un élève, pour la rendre audible et compréhen- sible par tous (dans l’atelier n°25, cette reprise- marquage est présente après G, So, Mi) afin de m’assurer que toute la « communauté pensante » a bien compris ce que disaient ces enfants, > pour la mettre en relief, lorsque l’idée avancée est nouvelle, pertinente... (dans l’atelier n°25, après In, page 2 et Mo, page 3.) A la lecture des ateliers successifs, il m’apparaît que les élèves interprètent diversement cette reprise-marquage : soit ils la perçoivent comme si la maîtresse disait : « c’est dit, c’est admis, inutile d’y revenir...», soit, au contraire, ils estiment que « puisque la maîtresse la reprend, cette idée est digne d’intérêt, reprenons-là ; je la reprends moi-aussi.» En fait, en toutes occasions, cette reprise-marquage fait l’effet d’une autorisation ma- gistrale, et balise la discussion en cours. • La reprise-articulation : > c’est, après une intervention d’un élève, une tentative de faire franchir un palier à la réflexion collective. Il s’agit d’un comportement de guidage de la part de l’enseignante, tout en restant dans la zone proximale de développement. Dans l’atelier n° 25, cette reprise articulation est observable après C- qui dit que ses parents ont inventé les mots, et après L, qui précise que les hommes ont inventé les mots pour les enfants et les adolescents.