Traité d'éducation - Livre 2 L'eau partagée livre II

Essai de théorisation

Page 81 : L'eau partagée livre II

Nous avons souhaité prolonger ce compte-rendu par la reprise, in-extenso, d’un atelier conduit par Christiane Martel,dans une classe de CP,en ZEP,à La Beaucaire,un quartier ouest de Toulon, sur le thème de la pénurie de l’eau, préoccupation permanente de notre projet de « l’eau partagée »: « Peux-t-on imaginer que le monde existe sans eau ? » Script des échanges : • La maîtresse : « Aujourd’hui, nous allons réfléchir ensemble, sur la question suivante : Peux-t-on imaginer que le monde existe sans eau, peux-tu imaginer une école sans eau, une maison, un quartier, la ville de Toulon, la France, sans eau ? • Béchir : On peut pas imaginer parce que si on a pas....si on a pas d’eau, et bê, on peut...on peut crever. • La maîtresse : On peut mourir, dit Béchir. • Lorenzo : Moi, je suis d’accord avec Béchir. Perce que des fois, quand on se lave, y a que de l’eau froide. Il faut se laver à l’eau chaude pour ne pas avoir froid. • Sélim :Si y fait été et y a pas de l’eau,on peut pas boire de l’eau de la mer parce que c’est trop salé et y a des pierres et y a plein de microbes. • Morgane : On peut pas... imaginer qu’on a pas d’eau puisque sinon y a pas de piscine, y a pas de plage et après on pourrait pas se baigner. • Lorenzo : Dans l’école, y a... y a jamais d’eau devant... • La maîtresse : Répète : «dans l’école, il n’y a jamais d’eau devant», dit Lorenzo. Peux-tu expliquer, je crois que ce n’est pas bien clair pour les camarades. • Lorenzo : Parce que l’école, elle est haute et en bas, il faut qu’y a jamais une piscine parce qu’y a une cour pour jouer. • La maîtresse : Quand on parle d’eau, on parle de l’eau du robinet, de la piscine. • Maïly : Je suis d’accord avec Béchir parce que si on n’en boit pas d’eau, on ne peut pas ... on ne peut pas vivre. • Lofti : Je suis d’accord avec Béchir et Maïly parce que sans l’eau, on pourrait rien faire : les exposés avec l’eau, tout ça... boire, tout ça, on pourrait pas le faire. • Béchir : C’est pareil, comme pour nous. Comme nous, on peut mourir, aussi les animaux y peuvent mourir. Si y aurait pas d’eau les poissons et tout ça y peuvent mourir aussi. • Lorenzo : Je suis d’accord avec Béchir et Maïly parce que quand des fois y a pas beaucoup d’eau... y a de l’eau pour les enfants, y a pas beaucoup d’eau pour que les enfants ils se baignent.