La construction d’une compétence suppose donc une dynamique complexe de mo- bilisation, de développement et de régulation d’un potentiel de capacités donné en fonction des tâches à résoudre. Pour bien comprendre les interactions de ce système nous avons choisi une double interprétation de la métaphore du CRI. La première qui s’exprime dans le champ des neurosciences (capacités sensori-neuro-motrices, cognitives et psycho-socio-affectives) et la seconde dans celui de la culture et de des traditions. C’est à ce prix là que nous répondrons aux exigences philosophiques et anthropologiques que nous avons exposées au début de ce traité pédagogique. Une approche éducative moderne, éclairée par les conquêtes de la science ne peut ignorer son fondement culturel sous peine de se dessécher et de s’instrumentaliser. Cette dérive est aujourd’hui à craindre. Pour illustrer ce propos nous partirons d’un exemple qui récapitule l’approche Eco-citoyenne de l’environnement dans sa mise en œuvre du potentiel de capacités d’un individu donné : Le concept de paysage est au cœur de la problématique environnementale. Construit à partir de nos perceptions par notre cerveau qui intègre, traite et donne sens au réel, le concept de paysage mobilise l’ensemble de la personne qui le contemple, l’analyse ou s’y immerge. Pour chercher à traduire la complexité de cette approche globale du réel, qui le rend intelligible, nous avons choisi la métaphore du CRI, cri d’émerveillement,destupeur,d’incrédulité,derévolte,voiredesouffrancedevantcertains paysages dévastés...Nous avons longuement développé la structure de cette métaphore lorsque nous cherchions à mieux comprendre la dialectique capacités-compétences. Le CRI c’est en fait le potentiel de ressources que mobilise une personne pour résoudre une tâche, une situation problème comme la lecture d’un paysage ou l’immersion dans ce paysage. Il articule, en synergie, les trois pôles de la personnalité : • Le pôle de la corporalité : C (ensemble des capacités perceptives et motrices). • Le pôle de la rationalité : R (ensemble des capacités cognitives qui permettent l’analyse et la conceptualisation). • Le pôle de l’imaginaire : I (ensemble des capacités psychoaffectives qui organisent et mobilisent nos émotions). La rencontre avec un paysage, avec tous les paysages, nous implique totalement dans notre réalité corporelle, intellectuelle et émotionnelle. La modélisation symbolique du CRI nous permet de lire et d’évaluer notre présence à nous- mêmes, aux autres et au monde. Elle nous rend accessibles la complexité des relations que nous tissons de manière