L’impact de l’action humaine sur l’environnement et les milieux aquatiques est souvent désastreux, comme en témoignent ces quelques exemples bien connus : • la mer d’Aral asséchée et polluée par les prélèvements inconsidérés de l’agriculture sur les cours d’eau de l’Amou Daria et du Syr Daria • les nappes fossiles surexploitées pour l’irrigation de zones arides, qui risquent d’être épuisées en quelques décennies alors qu’elles avaient mis des millénaires à se consti- tuer • l’avancée du désert sous l’action conjuguée de la sécheresse, des hommes et du bétail. Les pays industrialisés comme la France ont longtemps cru qu’ils étaient à l’abri du risque de manque d’eau et que le développement technologique leur permettrait de faire face à une croissance sans limite de leurs besoins. Ce mythe d’une croissance infinie dans un environnement aux ressources finies est aujourd’hui largement battu en brèche par la réalité. La pollution des rivières et des nappes souterraines, principalement due aux pratiques de l’industrie et d’une agriculture intensive, interdisent régulièrement l’utilisation de la ressource pour l’alimentation des populations. Les sécheresses qui affectent de plus en plus souvent nos régions tempérées entraînent des restrictions, voire des manques d’eau. Elles mettent aussi en exergue l’inadaptation de certaines cultures trop exigeantes en eau dans des zones où elle vient à manquer. Des sécheresses qui pourraient bien être les signes avant coureurs d’un réchauffement climatique annoncé sous l’effet de serre lié à la pollution de l’atmosphère par les ac- tivités humaines. Ces évolutions montrent bien que le plus grand danger pour l’avenir de l’humanité, c’est l’homme lui-même s’il persiste dans ses comportements actuels. Elles mettent en évidence les interdépendances fortes qui existent entre tous les hommes et écosystèmes de la planète. La prise de conscience de la communauté de destin de l’humanité est un préalable indispensable à la recherche de solutions adaptées aux problèmes créés à la Terre par l’humanité elle-même. Cette vision partagée des problèmes d’eau et d’environnement à l’échelle de la planète pose aussi clairement la question de la relation de l’homme avec les autres éléments de la nature : les minéraux, les végétaux et les animaux. Car chacun de ces éléments prélève l’eau nécessaire à ses besoins, pour bâtir des écosystèmes aux étroites interre- lations. Si par son action l’homme ne tient pas compte des besoins des autres éléments, il met en péril les équilibres de ces écosystèmes, non seulement au détriment de son environnement, mais aussi à son propre détriment. Cette chaîne d’interdépendance entre l’homme et les autres éléments a été parfaitement illustrée par Albert Einstein