Une fois qu’ils les ont mis en place, ils constatent que leur tas de pierres font apparaître de nombreux trous entre les blocs qui laisseront passer l’eau. L’observation de cette erreur va susciter un questionnement réflexif qui remet en cause leur premier choix et leur permet d’engager de nouvelles recherches statut positif de l’erreur Le débat s’anime pour savoir comment boucher les trous entre les pierres : avec des feuilles, de la terre, de l’argile... Dans une démarche de tâtonnement inductif et concerté, ils proposent, expérimentent, évaluent jusqu’au moment où ils estiment que leur ouvrage est prêt à arrêter l’eau. Ils versent alors de l’eau dans la partie haute du caniveau et observent ce qui se passe. Si l’eau passe rapidement à travers, ils repèrent les points de passage et mettent en œuvre de nouvelles solu- tions. Dans la plupart des cas, ils constatent que l’eau est bien stoppée par leur barrage. Mais après un temps plus ou moins long, ils remarquent que le niveau de l’eau retenue à l’amont baisse, alors qu’elle ne ressort pas au pied du barrage à l’aval Leurs expériences précédentes les aident à comprendre que l’eau s’infiltre lentement à travers les matériaux terreux capables de la garder comme une éponge Suivant qu’ils auront utilisé de la terre grossière ou des matériaux fins comme l’argile, il va s’écouler un temps plus ou moins long avant qu’un ou plusieurs filets d’eau ne ressortent au pied de leur barrage. Cette dernière expérience complète les précédentes pour permettre aux élèves d’expliquer pourquoi la source continue de couler alors qu’il n’a pas plu depuis un certain temps une semaine, un ou plusieurs mois L’expérience des blocs de roches leur permet d’aborder une notion fondamen- tale : la propriété d’un ensemble n’est pas égale à la somme des propriétés des éléments qui le composent. Ils observent que la terre est capable de garder (stocker) de l’eau en son intérieur, entre ses grains (porosité). Plus un matériau est fin, moins les espaces disponibles sont grands et plus l’eau a de difficultés à circuler. Notion de vitesse de passage à travers les maté- riaux, de perméabilité. Propriétés de l’argile utilisée en poterie. Ils apprennent que le grand barrage de laVerne est construit avec les mêmes matériaux que le leur, et qu’il laisse lui aussi passer un peu d’eau. Ils pourront le constater en allant visiter les buses de drainage qui se trouvent au pied du barrage. Grâce à l’observation de la résurgence d’eau au pied de leur barrage après un temps plus ou moins long, et en transposant ce phénomène à l’ensemble du bassin versant où les quantités de terre sont très importantes, ils disposent des outils pour comprendre le phénomène du retard d’une source qui peut continuer à couler même s’il n’a pas plu depuis de longs mois.